Alannah Yip sur le mur d'escalade.Thomas Skrlj/COC
Thomas Skrlj/COC

Momentum : L’athlète en escalade sportive Alannah Yip parle de la force sous toutes ses formes

Alannah Yip a vécu sa première expérience olympique aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, au moment où l’escalade sportive a fait partie du programme olympique pour la première fois. Elle a fini 14e au combiné chez les femmes, une épreuve qui n’existe plus. Plus récemment, aux Jeux panaméricains de Santiago 2023, Alannah a décroché la toute première médaille du Canada en escalade sportive à de Grands Jeux, raflant le bronze dans l’épreuve féminine de bloc et difficulté, un résultat qu’elle a obtenu après avoir connu une séquence difficile suivant les Jeux olympiques.

« Je pense que j’ai appris beaucoup de choses sur moi-même ces trois dernières années. En fait, ç’a été pour moi une dure bataille sur le plan mental depuis les derniers Jeux olympiques. J’avais toutes ces attentes que je m’étais moi-même imposées. Je me disais que maintenant que je suis une athlète olympique, je devais avoir tel niveau. Que je devais obtenir tels résultats dans les compétitions. Et il y avait plusieurs raisons pour lesquelles je ne faisais pas aussi bien que prévu. Il y avait aussi d’autres choses qui arrivaient dans ma vie qui m’ont vraiment écrasée mentalement. Je me suis sentie écrasée pendant deux saisons de compétition au complet, chaque fois que je me présentais pour une compétition, je me sentais vraiment tout croche », a déclaré Yip à l’occasion d’un récent épisode de  Momentum, un balado d’Équipe Canada.

« J’ai fait beaucoup de travail mentalement et je pense que ç’a vraiment commencé à paraître à la fin de la dernière saison, quand j’ai remporté une médaille de bronze aux Jeux panaméricains. En plus de la médaille, je pense que la chose la plus importante pour moi était que je me sentais pleine d’énergie en escaladant le mur. Je me sentais comme moi-même. J’étais heureuse. Je me sentais forte. »

Au-delà de son engagement à travailler sur l’aspect physique de son sport, Yip a aussi dû se servir souvent de sa tribune à titre d’une des meilleures athlètes en escalade sportive au pays pour promouvoir les valeurs du sport sécuritaire. Elle a notamment dénoncé la mentalité d’usage qui persiste dans le monde de l’escalade voulant que « plus on est léger, mieux c’est », et qui favorise ainsi une culture de dysmorphie corporelle et de troubles de l’alimentation.

« Dans le passé, la mentalité en escalade, c’était qu’il fallait perdre du poids pour devenir meilleur. Ce qui fait abstraction de l’autre partie de l’équation, à savoir qu’on peut aussi devenir plus fort physiquement pour devenir meilleur. Gagner en force physique est beaucoup plus sain que de juste perdre du poids. Les gens le font sans avoir les connaissances nécessaires et d’une façon qui n’est pas bénéfique pour le corps, ou bien dans des circonstances où le corps n’est pas capable d’absorber une perte de poids. Ça peut donc devenir une obsession très malsaine. »

Sa façon saine de voir les choses l’a aidée à relever un autre défi personnel, soit celui qu’elle doit gérer depuis qu’elle a reçu un diagnostic d’alopécie.

« L’escalade a probablement été l’élément le plus important dans ma guérison [des troubles de l’alimentation à l’école secondaire], parce que dans les moments où je fais de l’escalade, je me sens forte et je me sens puissante. Je ne me sens pas toute petite, ni toute délicate. L’escalade fait en sorte que je me sens vivante, et ça m’aide à me sentir forte », a dit Yip.

Dans les premiers moments qui ont suivi son diagnostic d’alopécie, Yip a eu besoin d’ajuster cette façon de se voir, puisque sa perte de cheveux affectait sa façon de penser et de se considérer comme une athlète puissante et dynamique au moment de gravir une paroi. 

« J’avais vraiment peur d’aller au centre d’escalade. Je voulais tout le temps porter un chapeau, ou je voulais toujours attacher mes cheveux de manière à ce que ça ne paraisse pas trop. Je ne grimpais pas de la façon dont j’étais capable de le faire. J’avais toujours des pensées du genre, ‘Ne bouge pas la tête trop vite, sinon tu vas perdre ton chapeau et les gens vont le voir’. Cependant ça s’avère que j’étais la seule à me préoccuper autant de mes cheveux. »

Pour écouter l’épisode complet de Momentum avec Paige Crozon, cherchez Momentum sur votre plateforme de balados préférées.

À LIRE : La grimpeuse Alannah Yip parle de résolution de problème sur le mur et hors compétition, et comment les rêves deviennent des objectifs

La première saison de Momentum, le podcast en anglais d’Équipe Canada, s’intitule « Watch this! » et raconte les histoires inspirantes de femmes d’Équipe Canada. L’athlète olympique et animatrice Arianne Jones plonge dans l’univers des athlètes d’Équipe Canada Skylar Park (taekwondo), Maggie Mac Neil (natation), Paige Crozon (basketball 3×3), Alannah Yip (escalade sportive) et Diana Matheson (soccer).