Montage photo d'Alexanne Verret et Tiffany Leung.COC/Candace Ward
COC/Candace Ward

Team Deloitte aide les athlètes sur le marché du travail qui rêvent des Jeux olympiques à trouver le bon équilibre

Les exigences en matière d’entraînement, quand on est un espoir olympique, viennent souvent en conflit avec quelque chose d’aussi accaparant qu’une soi-disant carrière « normale ». Bien des jeunes athlètes se retrouvent donc dans l’obligation de choisir l’un ou l’autre. 

Chez Deloitte Canada, les espoirs olympiques canadiens n’ont pas besoin de faire un tel choix. L’organisation a mis sur pied « Team Deloitte », un groupe de soutien pour les gens qui font un double parcours professionnel réservé aux employés de Deloitte qui sont aussi des athlètes de haut niveau cheminant vers les Jeux olympiques ou paralympiques de Paris 2024.

Dans le cas de Tiffany Leung, ce double parcours professionnel en est un qu’elle n’aurait jamais cru possible, en partie parce qu’au moment d’amorcer sa carrière à Deloitte, son sport, le breaking, ne faisait même pas partie du programme olympique. Le breaking fera ses débuts olympiques à Paris cet été.

Leung a commencé à pratiquer le breaking à sa première année à l’Université Queen’s, où elle avait entrepris des études en sciences cognitives. Quand une b-girl (le mot qui désigne une danseuse de breaking) est arrivée pour utiliser le même studio que Leung s’apprêtait à quitter, elle a été fascinée.

« Je suis aussitôt tombée en amour avec le mouvement parce que c’était tellement particulier, affirme Leung. La perception que j’avais du breaking auparavant, c’est que c’était une version diluée de la gymnastique. Toutefois, quand j’ai vu le jeu de pieds, j’ai réalisé que j’avais tout faux et j’ai juste pensé, ‘il faut que je fasse ça’. »

Tiffany Leung en équilibre sur les mains.
Tiff du Canada participe à un duel pour la médaille de bronze de breaking B-Girl aux Jeux panaméricains de Santiago 2023, le samedi 4 novembre 2023. Photo par Candice Ward/COC

Reste qu’au départ, Leung n’envisageait pas du tout de faire carrière en breaking. À sa quatrième année à l’université, elle a découvert le monde de la consultation et a réalisé que ça se mariait bien à sa personnalité.

« C’est fondé sur les projets, alors tu as l’occasion d’apprendre des choses sur différentes industries et j’ai toujours aimé apprendre, indique Leung. C’est le genre de travail qui n’est jamais ennuyant. »

Alors qu’elle était encore en voie de terminer ses études, elle a trouvé un emploi de consultante technique à Deloitte. C’était il y a près de sept ans et Leung fait toujours partie de l’organisation, agissant comme conseillère principale spécialisée en intelligence artificielle.

Quand elle a commencé à travailler à temps plein, le breaking a été relégué à l’arrière-plan. Passionnée par son travail, Leung y a consacré de longues heures, alors qu’elle cherchait à s’établir dans son domaine.

« Je trouvais que la conciliation entre le travail et la vie personnelle représentait tout un défi à ce moment-là, parce que j’avais de la difficulté à fixer des limites, déclare Leung. Je savais qu’il fallait que je change des choses pour arriver à prioriser et respecter le temps que j’avais pour moi. »

Tiffany Leung en équilibre sur une main.
Tiff du Canada participe aux quarts de finale de la compétition de breaking B-Girl lors des Jeux panaméricains de Santiago 2023, le samedi 4 novembre 2023. Photo de Candice Ward/COC

Par ailleurs, elle se demandait si ses collègues allaient se montrer compréhensifs si elle refusait de faire des heures supplémentaires pour se rendre à une séance de breaking. 

« Je croyais à tort que les gens allaient me le reprocher parce qu’à leurs yeux, le travail est bien plus important. »

On a ensuite intégré le breaking au programme olympique et Leung a été invitée à participer aux Jeux mondiaux 2022, où elle a pris la cinquième place.

« C’est à ce moment-là que ça m’est passé par la tête que j’étais capable de le faire et d’aller aux Jeux olympiques, affirme Leung. Mais je savais que pour être parmi les meilleures au monde, je ne pouvais pas continuer de travailler 60 heures par semaine. »

Leung s’est alors tournée vers Deloitte et leur a dit : « Je veux aller aux Jeux olympiques en breaking, pouvez-vous me soutenir ? »

La réponse qu’on lui a aussitôt donnée a mis fin à ses inquiétudes, elle qui craignait qu’on ne prenne pas ses objectifs au sérieux. On l’a intégrée à Team Deloitte, si bien qu’on reconnaissait ainsi officiellement son double parcours professionnel de consultante et d’athlète de breaking. On lui a aussi donné un accès illimité, 24 heures par jour et sept jours par semaine, au Centre Recharge de mieux-être de Deloitte quand la COVID-19 l’empêchait de se présenter à la plupart des centres d’entraînement qu’elle fréquentait d’habitude. 

Là où Deloitte l’a aidée le plus, c’est en lui offrant du temps.

Tiffany Leung fait un mouvement au sol sur une main,
Tiff du Canada participe à la ronde préliminaire de breaking B-Girl lors des Jeux panaméricains de Santiago 2023, le vendredi 3 novembre 2023. Photo par Leah Hennel/COC

« Ça fait maintenant près d’un an que je travaille trois jours par semaine, explique Leung. Ç’a énormément aidé parce que j’ai aussi dû composer avec plusieurs commotions cérébrales, alors la tension de devoir passer tout mon temps devant un écran d’ordinateur, combiné à celle du breaking, était énorme.

« C’est cool aussi parce que maintenant, je ne suis pas seulement qu’une employée de Deloitte, je fais aussi du breaking pour Deloitte. »

Leung profite du temps additionnel dont elle dispose à l’approche de la série de qualification olympique qui aura lieu en mai pour élargir son répertoire et peaufiner son style. Elle a fini quatrième aux Jeux panaméricains de Santiago 2023 en novembre.

À LIRE : Les conseils des athlètes d’Équipe Canada aux spectateurs qui regarderont leurs sports pour la première fois

Leung n’est pas le seul membre de Team Deloitte pour qui le temps est un atout précieux.

Alexanne Verret, un espoir olympique en escrime, s’est mise à la recherche d’un emploi qui s’harmoniserait bien à ses objectifs sportifs et elle a constaté que telles occasions se faisaient plutôt rares pour des gens comme elle.

Verret a commencé à pratiquer l’escrime dans son enfance en tant qu’activité parascolaire et elle s’est retrouvée à l’Université Ohio State grâce à une bourse d’études en escrime, où elle a étudié en comptabilité.

Alexanne Verret réalise une touche lors d'un match d'escrime.
Alexanne Verret du Canada participe à l’épreuve féminine individuelle d’épée lors des Jeux panaméricains de Santiago 2023, le mercredi 1er novembre 2023. Photo de Candice Ward/COC

« Après avoir fait mes études, je voulais continuer à faire de l’escrime et j’étais à la recherche d’un emploi qui avait un lien avec mon diplôme. Ce n’était pas facile de trouver un poste qui me donnait la flexibilité voulue pour avoir un bon équilibre avec ma carrière sportive », indique Verret.

Elle a trouvé cet équilibre en tant que membre de Team Deloitte, alors qu’elle œuvre dans le secteur de la vérification et de la certification. Verret travaille 25 heures par semaine, ce qui lui permet de continuer à s’entraîner à un haut niveau. Il y a une plage horaire fixe qu’elle réserve à son équipe et elle s’assure de passer une journée complète au bureau chaque semaine pour rester en rapport étroit avec ses collègues.

Verret et Leung affirment toutes les deux qu’un des aspects les plus plaisants de leur double parcours professionnel, c’est l’enthousiasme et le soutien qu’affichent leurs collègues à leur endroit.

« Quand je reviens d’une compétition, ils veulent savoir où j’en suis avec ma qualification [olympique]. Ils m’appuient beaucoup », affirme Verret.

C’est le cas même si la plupart de ses collègues ne savaient pas grand-chose de l’escrime avant de faire sa connaissance.

Aux gens qui ne font que commencer à suivre l’escrime, Verret leur recommande de commencer par l’épée, sa propre discipline. L’épée offre une plus grosse cible comparativement aux autres armes en escrime ; on peut marquer des points en plaçant la pointe n’importe où sur le corps de l’adversaire, incluant la tête et les pieds. Un voyant s’allume pour indiquer que l’arme de l’athlète a fait contact avec le corps de son adversaire.

Alexanne Verret lors d'un match d'escrime.
Alexanne Verret du Canada affronte Nathalie Moellhausen du Brésil dans l’épreuve d’escrime individuelle féminine à l’épée lors des Jeux panaméricains de Santiago 2023, le mercredi 1er novembre 2023. Photo par Candice Ward/COC

« Quand la personne obtient le voyant, c’est son point, donc c’est plutôt simple. Je recommanderais aux gens de s’habituer à l’épée et d’en apprendre un peu plus sur l’escrime avant d’essayer de regarder les deux autres disciplines [le fleuret et le sabre]. Dans ces cas-là, c’est une question de priorité – même moi, parfois, j’ai besoin de la reprise vidéo pour le savoir », dit Verret en riant.

Leung trouve elle aussi que ses collègues la soutiennent ardemment dans le cadre de l’engagement dont elle fait preuve pour un sport qui fera ses débuts olympiques cet été. Elle estime même que l’approche de Deloitte en matière de travail d’équipe l’a aidée à façonner sa personnalité d’athlète : « À l’école secondaire à Hong Kong, ils nous ont appris à être vraiment compétitifs et à ne pas vraiment collaborer. Je trouve que travailler chez Deloitte m’a vraiment appris comment collaborer – comment travailler avec des gens intelligents et d’être consciente du fait qu’ils peuvent m’enseigner des choses et que je peux aussi leur enseigner des choses. »

Elle a adopté cette mentalité sur le plancher de danse, où elle estime qu’elle ne représente pas seulement Équipe Canada, mais aussi Team Deloitte.

Pour Leung et Verret, le soutien de Deloitte a été un élément vital dans leur quête pour atteindre leurs objectifs sportifs.

« Pour être bien honnête, si Deloitte ne me donnait pas ce genre de soutien, je ne serais pas en mesure d’essayer de me qualifier pour les Jeux olympiques », lance Leung avec franchise.

Verret s’estime privilégiée d’avoir ce genre de soutien, auquel pas tous les athlètes du système sportif canadien ont droit : « Je suis vraiment reconnaissante d’avoir cette possibilité et j’adorerais que les autres athlètes puissent avoir quelque chose de semblable. Je passe beaucoup de temps à pratiquer l’escrime, mais je n’ai pas l’impression de prendre du retard dans le cadre de mon parcours professionnel comparé à mes pairs qui ne font pas du sport, ce qui représente quelque chose de très important pour moi. »