Photo de Jesse Cockney dans un montage où il est écrit : Série l'héritage autochtone dans le sportConception graphique Leticia Spence
Conception graphique Leticia Spence

Une histoire de gratitude : Jesse Cockney

C’est à l’âge de seulement trois ans que Jesse Cockney a commencé le ski de fond. Son père Angus Cockney était aussi champion national dans ce sport. Le père de Jesse a été son mentor pas seulement dans le ski, mais aussi culturellement.

C’est grâce à lui qu’il a appris à connaître les traditions des Inuvialuit. Ses apprentissages sur sa culture, ses traditions et sa communauté l’ont rendu très reconnaissant et fier de ses origines.

« Mes parents étaient tous les deux des artistes extraordinaires. Ils nous ont transmis cet amour de l’art, à ma sœur Marika et moi. »

Le père de Jesse crée surtout des sculptures de pierre. « L’art inuit représente souvent la vie, les animaux et les légendes de création du monde. C’était mon lien avec la culture inuit. J’étais plongé dans l’univers de l’art; je la découvrais par l’intermédiaire de la vision de mon père. »

Jesse Cockney participe à une course de ski de fond.
Jesse Cockney, (2) de Whitehorse, au Yukon, skie lors de la demi-finale de sprint libre de 1,3 km de la Coupe du monde masculine à Canmore, en Alberta, le samedi 15 décembre 2012. LA PRESSE CANADIENNE/Jeff McIntosh

À sept ans, Jesse et sa famille ont déménagé à Canmore, en Alberta, pour aider le jeune athlète à se développer dans son sport. « À Canmore, j’étais parfaitement entouré pour tomber amoureux du ski de fond. C’est une ville où tout le monde a tendance à accorder de l’importance au sport, à y consacrer du temps, à vouloir s’améliorer. »

Sa pratique du ski de fond lui a permis de ressentir de la gratitude pour ce sport où il peut simplement aller dans la nature et skier.L’idée de coexister avec la planète, centrale à la culture et aux traditions inuit, lui tient toujours autant à cœur.

« Un élément essentiel de la culture inuit, c’est d’être conscient que nous sommes tous interreliés, qu’on a un effet direct sur la planète. Le ski de fond, ça demande des hivers froids, beaucoup de neige et des températures stables, alors cette cohabitation est essentielle. Pendant des centaines d’années, même si toute l’année il faisait froid et que les conditions étaient difficiles, les gens arrivaient à cohabiter de manière harmonieuse avec la terre, l’eau, les animaux et la nature, explique Jesse.

On est maintenant en train de perdre cette vision collaborative et de passer à une perspective de domination de la terre. C’est un problème qui nous concerne tous. Chacun peut poser des gestes pour maintenir l’harmonie et une relation égalitaire avec la terre. »

Jesse sait qu’il faut agir maintenant pour contrer les changements climatiques. « Si ça se réchauffe trop et que la météo varie beaucoup, on ne pourra plus faire de ski de fond. »

En 2011, il a gagné trois médailles d’or aux Jeux d’hiver du Canada, avant de se rendre aux Jeux olympiques quelques années plus tard. En 2014, il a participé aux Jeux olympiques d’hiver à Sotchi et à ceux de PyeongChang 2018.

Non seulement est-il reconnaissant envers la planète, mais il ressent de la gratitude à chaque course. « C’est un immense privilège de pouvoir faire ce que j’aime tous les jours. J’étais vraiment reconnaissant quand il y avait des moments où je ne performais pas aussi bien, parce que tout compte fait, j’avais quand même la chance de compétitionner, de me consacrer à atteindre mon maximum. C’est important de réfléchir et de me rappeler mon amour pour ce sport, d’être reconnaissant de ma chance de le pratiquer. »

L'athlète de ski de fond Jesse Cockney, au centre, et l'élève de troisième année Tess Waters, âgée de 8 ans, participent à une courte course amicale de ski de fond.
L’athlète de ski de fond Jesse Cockney, au centre, et l’élève de troisième année Tess Waters, âgée de 8 ans, participent à une courte course amicale de ski de fond après la présentation de l’équipe olympique canadienne de ski de fond lors d’une conférence de presse dans une école de Calgary, en Alberta le mardi 14 janvier 2014. THE CANADIAN PRESS/Larry MacDougal

Lorsqu’il n’est pas sur ses skis, Jesse transmet aux enfants des quatre coins du Canada ses réflexions sur le vivre-ensemble, les saines habitudes de vie, l’art de se fixer ses objectifs et la persévérance.

« En côtoyant les mêmes enfants toute l’année, on peut les voir faire face aux défis et aux épreuves de leur vie, et ainsi apprendre à mieux se connaître. C’était super. »

En repensant à son passage à l’école, le skieur offre ce conseil aux jeunes élèves : « Connais-toi toi-même, découvre ce que tu aimes, et cherche d’autres personnes qui partagent tes objectifs. Je crois vraiment au travail d’équipe. Autant on peut être attaché à son propre objectif, autant je pense qu’on gagne tellement plus en allant à la rencontre de nos rêves et de nos objectifs collectivement. »

L’histoire de Jesse Cockney a été initialement créée dans le cadre de la Série L’héritage autochtone dans le sport du Programme scolaire olympique canadien, tout comme l’histoire de l’athlète du lancer du marteau Jillian Weir. Les ressources au lien ci-dessus sont disponibles dans deux niveaux de lecture différents et sont accompagnées de questions de discussion et d’activités d’apprentissage.