Les Canadiennes prêtes à disputer le Championnat du monde SVNS de rugby à sept à Los Angeles
Quand on leur a demandé de décrire l’équipe canadienne féminine de rugby à sept, les membres de la formation l’ont fait comme on pourrait s’y attendre compte tenu qu’il s’agit d’une équipe qui a remporté une médaille olympique, c’est-à-dire en utilisant des mots comme : déterminée, dévouée, travaillante.
Cependant, les joueuses ont aussi choisi des mots comme « loufoque », « aimante » et « généreuse », indiquant ainsi la présence de liens qui s’étendent bien au-delà des limites d’un terrain de rugby.
L’équipe féminine de rugby à sept a captivé les partisans d’Équipe Canada tout au long du tournoi olympique à Paris 2024, elle qui a notamment décroché une victoire surprise aux dépens de l’équipe hôte, la France, dans un Stade de France bondé en quarts de finale, pour ensuite avoir le dessus sur une solide formation australienne en demi-finales. La médaille d’argent que les joueuses ont ramenée au pays représente le meilleur classement dans l’histoire du Canada dans une compétition olympique de rugby.
L’équipe s’apprête maintenant à disputer le Championnat du monde SVNS, qui aura lieu les 3 et 4 mai à Los Angeles. Cette compétition représente la dernière étape du circuit SVNS Series 2025.
Les Canadiennes auront le vent dans les voiles au moment d’entreprendre le tournoi, elles qui viennent de décrocher des médailles de bronze consécutives aux étapes du circuit disputées à Hong Kong et Singapour. Équipe Canada amorcera la compétition au quatrième rang mondial, ayant récolté 72 points jusqu’ici dans le cadre de cette série. La Nouvelle-Zélande, qui a remporté la médaille d’or olympique à Paris l’été dernier, est première avec 116 points, suivie de l’Australie (106) et de la France (80).
La formation canadienne qui se retrouvera à Los Angeles ne sera toutefois pas exactement la même que celle qui a foulé le terrain à Paris, l’année suivant les Jeux étant un moment propice pour prioriser le développement des joueuses étant donné qu’on commence une nouvelle période quadriennale.

« C’est un moment vraiment emballant que nous vivons, de connaître autant de succès une année après Paris, alors que c’est une année de développement, a souligné Asia Hogan-Rochester, joueuse de longue date d’Équipe Canada. Il y en a plusieurs qui ont eu droit à leur première sélection, leur premier essai, au cours d’une année qui va servir de fondement pour l’ensemble de la période quadriennale. Je trouve que c’est signe du bel avenir qui nous attend avec cette génération d’athlètes ».
Carissa Norsten, sacrée recrue de l’année du circuit SVNS Series en 2024, a indiqué que les podiums à Hong Kong et à Singapour ont insufflé une bonne dose de confiance au sein de l’équipe, particulièrement chez les nouvelles joueuses. La médaille olympique a été l’ultime tonique à ce chapitre pour celles qui ont participé au tournoi de Paris.
« Je pense que les effets d’avoir remporté une médaille d’argent olympique sont encore présents, c’est une preuve que nous en sommes capables, que nous pouvons battre n’importe quelle équipe que nous affrontons, a souligné Norsten. Ça nous a aussi aidées à bien intégrer les nouvelles joueuses qui se sont amenées depuis, elles sentent qu’elles font partie d’une équipe qui peut vaincre n’importe qui ».
Comme son nom l’indique, le rugby à sept se joue à sept joueuses contre sept, plutôt qu’à 15 comme c’est le cas de la version originale du rugby union. Le temps de jeu est plus court avec deux demies de sept minutes chacune, plutôt que deux demies de 40 minutes. L’effet qui en découle tout naturellement, c’est que le rythme du jeu est plus rapide.
Dans un sport qui se joue déjà à vive allure, Équipe Canada se distingue par sa vitesse, offensivement et défensivement, ainsi que par sa capacité à s’adapter instantanément.
Hogan-Rochester décrit le tout de manière plutôt élégante : « Je dirais que nous sommes les meilleures pour savoir comment être les meilleures ».
« C’est là quelque chose que notre entraîneur de la défensive essaie de nous inculquer, et ça nous donne la confiance de savoir que nous n’avons pas besoin d’être parfaites, mais que nous devons prendre soin les unes des autres, a expliqué Hogan-Rochester. Si quelqu’un rate un plaqué, nous avons une joueuse à l’intérieur qui peut rattraper le jeu et compenser. Nous avons le nombre le plus élevé de plaqués du genre sur le circuit. C’est donc difficile de marquer des points contre nous — même si tu penses t’être échappée, ce n’est peut-être pas vraiment le cas ».
Déterminée. Dévouée. Travaillante.
Norsten a décrit le style de jeu de l’équipe avec un ton plus léger : « Je pense que nous avons une approche un peu plus chaotique que d’autres équipes. C’est du chaos organisé », a-t-elle lancé en riant. L’échauffement pour ce chaos organisé se fait, en partie du moins, à l’aide du traditionnel cercle de danse du jour du match.
Après tout, quel plaisir y aurait-il à pratiquer un sport s’il n’était pas possible d’y faire un peu de place au loufoque, à la générosité et à l’amour?
Équipe Canada disputera son premier match contre le Japon, le samedi 3 mai. La rencontre commencera à 10 h (HP) / 13 h (HE).