La joueuse de water-polo Waneek Horn-Miller pendant un match aux Jeux olympique de Sydney 2000.(CP Photo/COC)
(CP Photo/COC)

L’athlète olympique Waneek Horn-Miller nous rappelle pourquoi la représentativité est importante

Waneek se souvient encore de la première fois où elle a voulu devenir une athlète olympique.

« J’ai vu l’olympien mohawk Alwyn Morris remporter une médaille d’or [en kayak] en 1984. J’étais petite. C’est ma mère qui m’avait fait regarder. Ce moment a changé ma vie : je n’avais jamais vu quelqu’un comme moi être le meilleur au monde, ou même le meilleur en dehors de ma communauté. Il a fracassé le plafond de verre de mon univers. C’est là que j’ai pensé pour la première fois que je voulais aller aux Jeux olympiques. »

Et c’est ce qu’elle a fait.

Horn-Miller a participé aux Jeux olympiques de Sydney 2000 en water-polo, où elle a été co-capitaine de l’équipe. Elle est originaire du territoire mohawk de Kahnawake, où elle vivait avec ses parents et ses trois sœurs. Après sa retraite de la compétition en 2008, Horn-Miller a continué à exceller dans d’autres carrières liées au sport. Elle a entraîné l’équipe féminine de water-polo à Ottawa, travaillé en radiodiffusion, été conférencière de motivation, s’est engagée en tant qu’activiste, et cet été, elle a été animatrice pour la CBC lors des Jeux olympiques de Paris 2024.

Waneek Horn-Miller tente de récupérer un ballon lors d'un match.
La Canadienne Waneek Horn-Miller, originaire de Kahnawake, Qc., empêche Natalya Galkina du Kazakhstan de contrôler le ballon lors d’un match préliminaire aux Jeux olympiques de Sydney 2000. Le lundi 18 septembre 2000. AP Photo/Elise Amendola

Bien que la performance de Morris marquait la première fois que Horn-Miller voyait une personne autochtone remporter une médaille d’or à la télévision, sa mère a élevé ses trois sœurs et elle à toujours viser l’excellence, peu importe ce qu’elles choisissaient de faire : « J’ai de la chance parce que ma mère est une militante pour les droits des Autochtones, elle m’a montré des aspects de la culture autochtone que le monde ne me montrait pas. Elle m’a fait découvrir les histoires Alywn Morris et Billy Mills, Sharon et Shirley FirthAngela Chalmers. Tous ces gens qui étaient des athlètes olympiques et avaient excellé. Cette expérience m’a vraiment fait croire que c’était possible. »

Nous pouvons apprendre de Waneek Horn-Miller l’importance de l’innovation et de l’utilisation de nos propres forces pour continuer à progresser et à vivre une vie d’excellence. Son conseil aux autres est de se rappeler que l’excellence et l’accomplissement de nos objectifs ne se produisent pas du jour au lendemain.

« Les choses importantes comme les rêves et les objectifs prennent des années à se réaliser et on peut passer sa vie à viser un but sans y arriver. On pourrait penser qu’une personne a échoué parce qu’elle a raté les Jeux olympiques par une demi-seconde, mais est-ce vraiment le cas? Qu’est-ce qu’elle a appris? Qu’est-ce qu’elle est devenue? C’est ça, mener une vie d’excellence. »

Horn-Miller est une figure autochtones importante dans le monde du sport, et elle sait qu’il est essentiel pour tout le monde de pouvoir regarder les Jeux olympiques et de se voir représenté.

« Il faut qu’on voie le sport comme un outil qui sert à bâtir les nations. Le sport n’a jamais été aussi important. J’ai hâte de voir une équipe olympique qui représente vraiment les personnes que je croise dans la rue. »

Certaines personnes ont plus de responsabilité que d’autres pour garantir un monde équitable et diversifié. Horn-Miller explique : « Si on utilise ses privilèges pour aider les autres et donner une voix à ceux qui n’en ont pas, les privilèges deviennent des superpouvoirs. En fin de compte, c’est la diversité qui rendra notre pays plus fort. »

Horn-Miller a également partagé le moment le plus significatif de sa carrière sportive : « À la cérémonie d’ouverture des Jeux panaméricains de Winnipeg en 1999, nous sommes entrés dans le stade avec des danseurs traditionnels autochtones. » Puis, elle a levé les yeux vers les gradins et a vu tous les chefs régionaux du Manitoba assis là. « Je me sentais chez moi. C’était incroyable d’être là, de pouvoir les rendre fiers, et puis de remporter l’or. »

Waneek Horn-Miller lors de son intronisation au Panthéon des sports canadiens.
Waneek Horn-Miller, intronisée du Panthéon des sports canadiens 2019 à Toronto, le mercredi 23 octobre 2019. THE CANADIAN PRESS/Frank Gunn

Horn-Miller veut continuer à partager son message de force et inspirer les autres à rendre le monde meilleur. Elle a un conseil important pour ceux qui souhaitent s’améliorer et apporter un changement positif : « Pensez-y de cette façon, quel genre d’ancêtre voulez-vous être? Quand vos descendants regarderont leur arbre généalogique à la recherche d’une source d’inspiration, soyez cette personne. Faites en sorte que votre histoire soit pleine de courage, d’amour, d’altruisme et d’humanité. Soyez un ancêtre dont on se souviendra. »

Horn-Miller est passée du statut d’athlète olympique à de nombreuses autres carrières dans le monde du sport. Elle dit : « On peut être très actif dans le milieu sportif et être très connu sans jamais avoir vraiment pratiqué. Il suffit d’être une de ces personnes passionnées de sport. »

Même si vous n’aimez pas pratiquer un sport, il y a une place pour vous dans le monde du sport, il y a une place pour tout le monde. Continuez à poursuivre vos rêves, car le monde a besoin de personnes comme vous !

« Le Canada a le potentiel d’être le premier de son genre (il ne l’est pas encore), où, peu importe la religion, la race, l’identité, l’emplacement géographique ou le niveau économique, chacun peut atteindre son plein potentiel. Mais cela nécessitera l’effort de nous tous pour y parvenir. »

L’histoire de Waneek Horn-Miller a été initialement présentée dans le cadre de la série L’héritage autochtone dans le sport du Programme scolaire olympique canadien. Les ressources disponibles au lien ci-dessus sont proposées pour différents niveaux de lecture et accompagnées de questions de discussion ainsi que d’activités d’apprentissage.