Magique, l’équipe masculine de relais 4×100 mètres ajoute du glaçage sur le gâteau en remportant l’or olympique
Une équipe peut-elle vraiment remporter le relais masculin 4×100 m depuis le couloir numéro 9? Aux Jeux de Paris 2024, Équipe Canada a répondu par un oui clair et net.
Andre De Grasse, Aaron Brown, Brendon Rodney et Jerome Blake ont filé jusque sur la plus haute marche du podium en finale du relais 4×100 m vendredi soir, avec un chrono de 37,50 secondes. Le quatuor avait aussi remporté l’argent aux Jeux de Tokyo 2020, tandis que De Grasse, Brown et Rodney ont remporté le bronze à Rio 2016 avec Akeem Haynes.
« C’est incroyable, a déclaré De Grasse. Nous avons parlé de ce moment. On se retrouve aujourd’hui avec une collection complète : nous avons remporté le bronze à Rio, l’argent en Tokyo et maintenant nous ajoutons le glaçage sur le gâteau avec la médaille d’or avec ces gars. »
Malgré leur parcours étoffé, les Canadiens ne faisaient pas figure de favoris dans cette finale. De Grasse a été ennuyé par des problèmes aux ischiojambiers plus tôt cette semaine et il a été écarté du 100 m et du 200 m en demi-finale dans chaque cas.
Ensuite, l’équipe de relais a pris le troisième rang de sa vague de qualification jeudi en 38,39 secondes, soit l’équipe la plus lente à passer en finale. Il fallait donc oublier un des couloirs centraux tant convoités pour la finale, mais cela n’a toutefois pas dérangé les Canadiens.
« Peu importe le couloir, nous aurons une solution, a lancé Brown après la course de jeudi. Il n’existe pas de règle faisant en sorte qu’on ne peut pas gagner depuis le couloir numéro 9. »
Ça, c’est clair.
Après la première course, les Canadiens se sont réunis pour regarder le film de l’épreuve et voir ce sur quoi ils pouvaient s’améliorer, puis ils se sont regroupés autour de De Grasse qui disait ne pas trop bien se sentir vendredi matin.
« Les gars m’ont donné de l’énergie, racontait De Grasse qui a effectué un échauffement pendant deux heures pour échauffer et préparer son ischiojambier pour la finale. « Une dernière course, profiter de l’adrénaline insufflée par la foule et tout donner sur la piste. »
« Les gars ont fait tout le travail. Ils avaient des jambes incroyables. Aaron a été superbe dans la course, Brendon a fait ce qu’il réalise de mieux et je n’avais qu’à rentrer à la maison avec le témoin. »
En fin de compte, courir dans le couloir 9 avait certains avantages.
« Le couloir 9 était probablement parfait, a déclaré Rodney. Nous sommes tous grands alors nous n’avions pas à nous soucier de quiconque dans le couloir 9. Pour nous, c’était simplement une question de nous concentrer sur nous puis de courir. »
Ce n’est pas seulement une question de grandeur ou de capacité de course. De Grasse a remarqué que les échanges propres du témoin ont été la clé, quelque chose que les Américains ont découvert après avoir complètement raté leur premier relais, conduisant à leur disqualification. »
Ces importantes remises découlent de la familiarité et de la camaraderie, deux éléments que les Canadiens ont démontrés avec éclat.
« On se fait chacun confiance et on se connaît bien, indique Blake. On reconnaît les incidences et les boutons sur lesquels nous devons appuyer pour chaque personne. »
La victoire revêtait un caractère plus spécial pour De Grasse, qui mettait la main sur une septième médaille olympique en carrière. Cela lui permet de rejoindre la nageuse Penny Oleksiak à titre d’athlètes olympiques canadiens les plus décorés de l’histoire.
« Quel sentiment incroyable et quelle belle façon de conclure ces Jeux », a déclaré De Grasse, aujourd’hui âgé de 29 ans.
Est-ce que c’était aussi une façon en or de conclure sa carrière olympique et celle de ses coéquipiers? Il est trop tôt pour s’avancer à ce chapitre, mais comme cette équipe l’a démontré à Paris, on ne peut jamais les considérer comme vaincus. « Donnez-nous un couloir et une occasion et ces gars peuvent créer quelque chose de magique ensemble », a conclu Brown.