Le Canada cherchera à venger sa défaite de Londres 2012 contre les États-Unis
Près d’une décennie après la présentation d’un des plus grands duels du soccer olympique de l’histoire récente, le Canada aura l’occasion de venger son échec.
Quand les équipes du Canada et des États-Unis se retrouveront sur le terrain du stade de Kashima pour leur match de demi-finale de soccer féminin des Jeux olympiques de Tokyo 2020, lundi (4 h HE), il y aura une odeur de revanche dans l’air à la suite du match explosif, controversé et inoubliable de demi-finale des Jeux de Londres 2012.
Les Canadiennes étaient débarquées dans la capitale anglaise avec un niveau de confiance à rebâtir après une sortie rapide en trois matchs (trois défaites) à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA l’année précédente en Allemagne. De l’autre côté du terrain, les Américaines étaient (et sont toujours) une puissance mondiale du sport, n’ayant jamais occupé une autre position que le premier ou le deuxième rang du Classement mondial féminin de la FIFA.
Dans cette demi-finale de 2012, la capitaine Christine Sinclair s’est hissée dans la légende en ouvrant la marque pour le Canada, puis en redonnant les devants aux siennes à la suite des deux égalisations par les Américaines. Les négligées semblaient en voie d’obtenir leur laissez-passer pour le match pour la médaille d’or jusqu’à ce qu’une paire de décisions de l’arbitre viennent renverser la vapeur. Une séquence que les partisans canadiens n’ont toujours pas digérée à ce jour.
Tout d’abord, la gardienne Erin McLeod a été sanctionnée pour avoir tenu le ballon dans ses mains plus de six secondes. Bien que la décision de l’officielle norvégienne était techniquement correcte, cette règle n’est tout simplement jamais appliquée, peu importe à quel niveau du sport.
Quelques instants plus tard, les États-Unis ont obtenu un penalty après qu’une faute de main très discutable ait été signalée contre la défenseure Marie-Ève Nault. Si la reprise vidéo faisait partie du sport comme c’est le cas aujourd’hui, on vous parie que cette décision aurait été modifiée. Reste qu’Abby Wambach a marqué et a poussé le match en prolongation.
C’est ensuite tard dans ce temps additionnel, à quelques secondes avant une séance de tirs absolument imprévisible, qu’Alex Morgan a marqué pour la victoire en route vers la conquête de la médaille d’or.
Si le but gagnant de Diana Matheson contre la France dans des circonstances dramatiques dans le match pour la médaille de bronze a permis aux Canadiennes de rentrer à la maison sur une bonne note, la question demeure à propos de ce grand duel avec les Américaines : « Et si…? »
Bien des choses ont changé au cours des neuf dernières années. Seulement quatre joueuses de l’équipe canadienne de 2012 (Sinclair, McLeod, Sophie Schmidt et Desiree Scott) sont toujours avec l’équipe. Depuis, des joueuses comme la défenseure Kadeisha Buchanan, 25 ans, la défenseure et milieu de terrain Ashley Lawrence, 26 ans, et les milieux de terrain Quinn, 25 ans, et Jessie Fleming, 23 ans, ont pris leur place comme piliers au sein de la formation.
Sinclair est depuis devenue la meilleure buteuse de l’histoire du soccer international et peut encore trouver le fond du filet adverse, comme elle l’a démontré notamment avec son but qui a été le premier du Canada à ces Jeux. Cependant, à 38 ans, elle ne peut plus porter l’ensemble de la charge sur ses épaules.
Comme nous l’avons vu dans la victoire canadienne en quarts de finale sur le Brésil, elle est toutefois entourée par des coéquipières qui peuvent assurer que le travail soit fait. Après que Sinclair a raté son tir dans la séance de tirs contre les Brésiliennes, quatre Canadiennes ont fait mouche et la gardienne de but Stephanie Labbé a réalisé deux arrêts pour procurer la victoire aux Canadiennes.
En 2012, presque toute l’attaque canadienne passait par Sinclair et par Melissa Tancredi. À Tokyo 2020, le Canada a profité de la production offensive de Janine Beckie et Adriana Leon, et des menaces créées par les attaquantes Nichelle Prince et Deanne Rose et les arrières Lawrence et Allysha Chapman.
Les Américaines sont encore une des grandes équipes du foot féminin : les doubles championnes en titre de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA sont arrivées à Tokyo 2020 sur une incroyable séquence de 44 matchs sans défaite.
Cependant, cette immense série de succès a pris fin dès leur premier match de phase préliminaire, une défaite de 3-0 aux mains de la Suède. Les Américaines ont survécu à un quart de finale absolument déjanté contre les Pays-Bas qui s’est réglé sur une séance de tirs. Alors que la formation américaine affiche une moyenne d’âge de 30 ans, il n’est pas exagéré de se demander à quel point cette équipe aura récupéré à temps pour la demi-finale.
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Malgré tout, comme en 2012, les Américaines entameront cette demi-finale olympique comme favorites. En fait, une des raisons pourquoi la demi-finale des Jeux de Londres ressort est que c’est le plus près que le Canada est venu de vaincre les États-Unis au cours des 20 dernières années.
Cette dernière victoire remonte au tournoi de la Coupe d’Algarve, un match au cours duquel Sinclair a inscrit son 17e but en carrière avec le Canada. Elle a ajouté 170 buts au cours des deux dernières décennies, notamment un tour du chapeau contre les États-Unis aux Jeux de Londres 2012.
Si le Canada désire accéder au match pour la médaille d’or à Tokyo, l’équipe ne peut pas se fier sur le même genre de prestation héroïque de sa capitaine. Elle aura besoin de quelqu’un d’autre pour élever son jeu d’un cran et écrire son nom dans ce nouveau chapitre de l’histoire du soccer. Canadien. Pour le soccer canadien, la question passe d’un « Et si?… » à « Qui sera cette joueuse? »