Hockey féminin : La plus grande rivalité du sport olympique ne faiblit pas

Il n’y a pas de plus grande rivalité dans le sport olympique que celle opposant les équipes féminines de hockey du Canada et des États-Unis. C’est mercredi que les deux équipes se rencontreront pour la première fois de cette saga olympique.

Ici à Sotchi, le Canada n’a pas encore alloué un but en deux parties. Les États-Unis, par contre, en a déjà cédé un. Ensemble, ces deux nations ont compté un total de vingt buts. Lorsqu’on regarde l’horaire du tournois, après la rencontre de mercredi, le Canada et les États-Unis ne se retrouveront pas avant le match de la médaille d’or.

Aucun autre pays ne s’est disputé le titre de champion de compétitions d’élite autant de fois.

Lors des quatre éditions des Jeux olympiques d’hiver suivant l’intégration du hockey féminin au programme olympique en 1998, trois finales ont opposé le Canada et les États-Unis. En plus des trois rencontres olympiques, les rivales se sont affrontées 15 fois en finale du Championnat mondial de l’IIHF. Le Canada mène 10-5, mais quatre des cinq derniers titres sont revenus aux États-Unis.

 

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Les deux équipes ne cultivent pas de liens d’amitié et pas seulement sur la glace où les échauffourées sont fréquentes.

« C’est vraiment intense en ce moment. Depuis mon arrivée dans l’équipe, les Américaines sont nos grandes rivales et les années olympiques exacerbent les frictions » , avoue Meaghan Mikkelson.

À plus d’une occasion pendant la saison, les joueuses ont jeté les gants et les esprits se sont échauffés. Entre les coups de sifflet, le jeu a lui aussi redoublé d’intensité. Depuis le mois d’octobre, ce sont les Américaines qui mènent avec quatre victoires et trois défaites en sept rencontres.

« Chacun des matchs représente une partie du processus et du parcours. Pendant une année olympique, les hauts et les bas sont nombreux et je crois que pour aller jusqu’au bout, il faut passer par toute la gamme des émotions. Les matchs contre les États-Unis n’en sont que le reflet et approfondissent notre rivalité. Nous aimons ça! Au bout du compte, c’est ce que nous apporterons à Sotchi qui fera toute la différente et je suis convaincue que nous y emmènerons nos plus beaux jeux », réfléchit Mikkelson avec sagesse.

 

Hayley Wickenheiser a déjà été citée parmi les 20 athlètes les plus durs à cuir par le magazine Sports Illustrated’s. Sa présence imposante et son attitude revêche sur la patinoire ont une grande influence sur ses coéquipières. Mais la situation n’a rien de nouveau pour elle. Elle était des quatre derniers Jeux olympiques d’hiver et de la majorité des matchs importants contre la bannière étoilée.

Florence Schelling, Hayley Wickenheiser

 « C’est toujours la même rivalité exacerbée. Au cours des derniers matchs avant les Jeux, il y a souvent des incidents. Il y a beaucoup d’émotions en jeu. L’enjeu est important et les deux équipes sont très fières de ce qu’elles font. C’est de cette façon que nous l’exprimons. »

Wickenheiser possède une rare qualité. À 36 ans, elle pourrait donner ses derniers coups de patin aux Jeux olympiques d’hiver. Si de nombreux athlètes se servent de leur ultime voyage olympique pour essayer de nouvelles choses, ce n’est pas le cas d’Hayley qui est là pour répéter une expérience qui est loin de lui être étrangère. « Gagner la médaille d’or est la seule chose que je veux. J’ai vécu ce que j’avais à vivre et j’ai connu la vie au village. Quand on va aux Jeux olympiques, c’est pour gagner. Je veux jouer comme je n’ai jamais joué et gagner la médaille d’or. »

 Le Canada appartient au groupe A avec la Finlande, la Suisse et les États-Unis. Étant donnée la structure du tournoi, les Canadiennes pourraient recroiser le fer avec les Américaines en demi-finale ou en finale.

L’équipe compte neuf recrues des Jeux olympiques dans ses rangs et jouera son premier match contre la Suisse à 8 h HNE / 5 h HNP samedi. La ronde préliminaire se poursuit lundi contre la Finlande et se conclut mercredi par un match contre les États-Unis.

Le Canada est fort sur tous les plans. « Nous avons les meilleures gardiennes de but au monde et c’est primordial. Je crois que nous avons plusieurs défenseuses qui sont jeunes et inexpérimentées, mais en revanche, nos attaquantes ont l’expérience et le talent nécessaire pour mettre la rondelle dans le filet. J’aime notre alignement et l’attitude de notre équipe », dit Wickenheiser.

 

Shannon Szabados

 

Le Canada a trois médailles d’or à défendre et pourrait fort bien avoir à se mesurer aux États-Unis pour ajouter un quatrième titre olympique à son palmarès.

QUI : L’équipe nationale de hockey féminin qui compte dans ses rangs Hayley Wickenheiser, Jayna Hefford, Caroline Ouellette, Meaghan Mikkelson et Meghan Agosta-Marciano

QUOI : Ronde préliminaire

QUAND : Mercredi 12 février c. USA à 7 h 30 HNE / 4 h 30 HNP