Éducation olympique

Anastasia Bucsis #UneÉquipe

Pour la patineuse de vitesse sur longue piste et double olympienne Anastasia Bucsis, le plus important de faire de son mieux. À la retraite depuis peu, elle connaît bien les difficultés inhérentes au coming out et aux problèmes de santé mentale qui ont été son lot quotidien du début à la fin de sa carrière.

Anastasia a eu la chance de réaliser ses rêves en patinage de vitesse et de célébrer la beauté du sport dans l’uniforme du Canada. Elle a connu des hauts vertigineux et des bas abyssaux. Elle ne souhaite à personne l’isolement ressenti durant les années précédant les Jeux de Sotchi. C’est pour cette raison qu’elle a fait son coming out à une époque où, en Amérique du Nord, elle était la seule athlète olympique active ouvertement gaie.

« Je me sentais très seule et ma santé mentale en a beaucoup souffert. L’anxiété et la dépression m’ont suivie pendant des années. C’est drôle à quel point le bonheur est un travail intérieur. Je suis la première à dire que j’ai la meilleure famille, les meilleurs amis et les meilleurs coéquipiers au monde. J’ai la chance de vivre dans le meilleur pays. Mais, c’était quand même difficile de m’accepter, et j’étais assaillie de pensées malsaines et négatives. J’ai perdu espoir. Pendant des années, j’étais désespérée. Tout le monde se sent seul, peu importe son orientation; c’est humain, et c’est le côté le plus pénible de notre être. »

Ambassadrice #UneÉquipe Anastasia Bucsis

Ambassadrice #UneÉquipe, Anastasia sait qu’elle a un rôle à jouer pour que les communautés deviennent plus inclusives. Aller chercher de l’aide lui a appris énormément : « Je dois beaucoup à des leaders courageux comme Mark Tewksbury et Brian Burke. J’ai eu la chance d’être entourée de personnes, gaies, hétérosexuelles et alliées, qui m’ont donné la permission d’être moi-même parce que c’est ce qui fait ma force. Je ne me considère pas comme la première (à faire [son] coming out), mais j’ai eu la chance d’être le produit des personnes fortes et indépendantes de mon entourage qui avaient une vision positive de la diversité. Si faire mon coming out, ou me joindre au COC et à l’initiative #UneÉquipe, aide à faire tomber les préjugés, ou bien si quelqu’un se sent moins seul pendant les moments difficiles à cause de moi, ce sera le plus grand honneur qu’on pourra me faire. »

Anastasia croit fermement que la vie est un travail d’équipe. On ne sait jamais ce qui se passe dans la tête des autres, et tout le monde a ses problèmes. Pour sa retraite, elle espère continuer à amener de l’énergie positive au paysage sportif canadien pour qu’il devienne plus inclusif.

Sa carrière a été interrompue par une blessure chronique au genou qui la tenaille depuis Sotchi, et elle n’était plus que l’ombre d’elle-même sur la patinoire : elle n’arrivait pas à se fixer l’objectif de participer aux Jeux PyeongChang 2018. Elle continue cependant à chercher de l’aide et à aider ceux qui souffrent.

Anastasia Bucsis, du patinage de vitesse longue canadienne, de Calgary, participe à la lutte contre Oh Min-Jee lors de l’épreuve des femmes de 500 mètres aux XXI Jeux olympiques d’hiver en Richmond, mardi 16 février 2010.

« Je me suis dit que je voulais être capable de jouer au soccer avec mes enfants à 40 ans. C’est pour cette raison que je prends ma retraite. J’ai disputé ma dernière course en janvier 2017 et ça m’a brisé le cœur. C’était probablement le moment le plus vulnérable de ma vie depuis que j’ai annoncé mon homosexualité à mes parents. C’est un changement d’identité parce que le patinage de vitesse, c’était toute ma vie. À part ma relation avec moi-même et avec mes parents, c’est la relation la plus longue et la plus passionnée que j’ai connue. Je souffre d’anxiété et de dépression depuis le début de ma carrière (principalement quand je suis sortie du placard), et j’ai dû travailler très fort pour que le sport passe en premier. Pour que le départ à la retraite se passe bien, je devais être bien organisée. Faire partie de quelque chose de plus grand que moi, comme le programme #UneÉquipe, travailler auprès du programme Athlètes Olympiques RBC et de Patinage de vitesse Canada, m’aide beaucoup à faire la transition. »

Depuis l’annonce de sa retraite et le début de ses activités d’ambassadrice #UneÉquipe et de membre du conseil d’administration de You Can Play (anglais seulement), elle aspire à un avenir qui fait la belle part à l’inclusion et à la diversité. « En ce moment, je travaille avec Patinage de vitesse Canada et c’est fantastique de redonner à un sport qui m’a tant donné. Pour l’instant, j’essaie de faire de mon mieux en toute circonstance. C’est la seule chose à faire. J’ai un diplôme en communications et j’aimerais travailler dans les médias et créer du contenu sportif. C’est ma passion. »

Anastasia Bucsis aide Jackson Jones, 8 ans, avec ses patins après les patineurs de longue vitesse aient été officiellement nommés à l’équipe olympique canadienne pour les Jeux de Sochi 2014, à Calgary, le mercredi 22 janvier 2014

« Maintenant que j’occupe un rôle de leader, je n’ai pas d’autre choix que d’être authentique. Si les gens veulent entendre ce que j’ai à dire, tant mieux. S’ils ne sont pas prêts, tant pis, je donnerai l’exemple. En prenant ma retraite, je me suis rendu compte qu’on oublie plein de détails sur les gens, mais jamais la façon dont on se sent avec eux. Peu importe l’orientation ou l’identité, il faut que tout le monde sache que l’acceptation et l’amour sont plus forts, et que ce n’est pas nécessaire de traverser les épreuves seul. C’est le travail d’une vie. Le sport est au cœur de la mienne, et je continuerai à me battre pour mes convictions, et aussi pour aider les autres. »

Anastasia a un message : « L’année olympique est une source de stress pour beaucoup de mes amis et coéquipiers – en patinage de vitesse et ailleurs – et c’est le moment idéal pour insister sur l’importance de prendre soin de sa santé mentale. Je n’avais aucun modèle pour m’aider à comprendre mon identité quand j’ai fait mon coming out, et c’était terrifiant. J’avais du mal à entrer en contact avec les personnes que je ne connaissais pas bien. Je veux que ceux qui sont angoissés à l’idée de faire leur coming out ou qui ont des problèmes de santé mentale sachent qu’ils ne sont pas seuls. Je peux vous aider, même si ce n’est que moi. Avoir la chance de redonner aux personnes et au sport que j’aime est le plus grand des honneurs. Tout le monde se sent seul et vit des moments difficiles, et la vie est beaucoup plus facile quand on a quelqu’un sur qui s’appuyer. »

 

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