Speed Skating Canada
Speed Skating Canada

Courtney Sarault découvre une nouvelle force mentale après deux années de défis

« Je ne pense pas que beaucoup d’athlètes diraient ça, mais ma commotion cérébrale a vraiment été un mal pour un bien. »

Cette confession de la patineuse de vitesse de courte piste Courtney Sarault n’est certainement pas une confession que l’on entend souvent chez les athlètes. Alors, comment cette Olympienne canadienne de 25 ans, au parcours remarquable dans le chaos maîtrisé du patinage de vitesse sur courte piste, en est-elle arrivée là ? 

Revenons quelques années en arrière. Sarault a fait ses débuts en Coupe du monde ISU durant la saison 2018‑2019, avant de participer la même année aux Championnats du monde ISU, où elle a remporté une médaille de bronze avec le relais féminin de 3000 m. Elle poursuivi sur cette lancée lors des championnats du monde suivants. En 2021, elle a décroché l’argent au classement général et au 1500 m, ainsi que le bronze au 1000 m. En 2022, elle a obtenu l’argent au relais 3000 m. Puis, en 2023, elle a remporté deux autres bronzes, au 1000 m et au relais 3000 m.

Sarault a été nommée pour la première fois sur l’équipe olympique pour Beijing 2022. Elle y a pris part au relais canadien du 3000 m, qui a manqué le podium de justesse avec une quatrième place. Elle a également participé au relais mixte 2000 m (sixième) et s’est classée 11e en individuel, tant au 1000 m qu’au 1500 m.

Clairement, Sarault possède un immense talent. Mais, à l’automne 2023, tout a commencé à être différent. Le patinage devenait plus difficile, et plus elle se forçait, plus elle se sentait mal. Les performances dont elle savait être capable et qu’elle avait déjà livrées par le passé ne se concrétisent tout simplement pas.

« J’ai connu ma pire saison. Je suis tombée malade physiquement, et ça m’a aussi rendue malade mentalement », a déclaré Sarault.

Plus n’est pas toujours synonyme de mieux

En janvier 2024, elle a confié sur Instagram que quelque chose n’allait pas et qu’elle prenait du temps pour comprendre ce qui se passait. En avril, elle a informé ses abonnés du diagnostic : un surmenage non fonctionnel avec des éléments de surentraînement.

Le surmenage non fonctionnel survient lorsqu’un athlète ne parvient plus à récupérer correctement de l’entraînement. Cela signifie que poursuivre l’entraînement, au lieu d’améliorer la performance, l’enfonce davantage. Les symptômes varient, mais incluent souvent fatigue persistante, baisse de performance, vulnérabilité accrue aux maladies, troubles du sommeil, fréquence cardiaque élevée au repos, troubles de la concentration, dépression, et plus encore.

« Ma variabilité de la fréquence cardiaque montrait que même au repos, je ne me reposais pas vraiment. Mon cœur battait comme si je m’entraînais », a confié Sarault.

Malgré les recommandations de repos et de réduction de la charge d’entraînement, elle peinait à faire taire cette voix intérieure lui criant qu’elle devait simplement redoubler d’efforts et pousser toujours plus.

Puis est survenue la commotion – ce qu’elle appelle la « cerise sur le sundae ».

En septembre, Sarault a annoncé que sa convalescence de la commotion, qui lui avait fait manquer les Championnats canadiens de courte piste, l’empêcherait également de participer aux deux premières étapes du circuit mondial ISU.

Le pouvoir du repos

« Pour la première fois, je me suis vraiment autorisée à me reposer », a déclaré Sarault. Elle a réussi à faire taire cette partie de son esprit qui exigeait toujours plus, et à accepter que parfois, moins, c’est vraiment mieux.

En novembre, elle annonçait son retour à la compétition pour le mois suivant. En février, elle remportait l’or au 1500 m lors d’une étape du circuit mondial à Tilburg, aux Pays‑Bas. Aux Championnats du monde de 2025, elle glanait deux médailles d’argent en individuel (1000 m et 1500 m) et l’or au relais 3000 m avec Kim Boutin, Florence Brunelle et Rikki Doak.

Sarault est non seulement de retour physiquement, mais les épreuves des deux dernières années l’ont rendue mentalement plus forte que jamais.

« J’ai fait, en gros, deux années d’exposition à l’échec constant, ce qui était ma peur », a-t-elle partagé. « J’en ris maintenant, mais ça vous rend tellement plus fort. Mon petit dicton, c’est que plus on traverse, plus on grandit ».

Elle souhaite que son expérience serve à la fois de mise en garde pour les athlètes pris dans le piège du « toujours plus » et d’exemple d’espoir pour ceux confrontés à une blessure, surtout les blessures diffuses ou difficiles à cerner.

« Peu importe à quel point on se sent abattu ou combien les moments sont difficiles, on peut et on va s’en sortir — que ce soit dans deux jours ou dans un an. Et quand on en sort, on sera cinquante fois plus fort. »

Préparez-vous !

C’est l’état d’esprit de Sarault aujourd’hui — une « Courtney 2.0 », surtout au niveau mental.

« J’ai construit une toute autre version de moi que je ne connaissais même pas », confie-t-elle. 

« Je pensais déjà être mentalement forte, mais maintenant, je suis au sommet. Je peux tout faire. Je n’ai plus peur. Ça m’est égal d’échouer. Ça m’est égal de me tromper. Ça fait deux ans que je le fais, maintenant rien ne peut m’atteindre. »

Une Sarault intrépide sera une force redoutable à l’aube d’une année olympique. Son chemin vers Milan-Cortina 2026 débute le 23 août, avec les Championnats canadiens de courte piste 2025 qui se déroulent à Montréal.

Ces championnats nationaux, qui se concluent le week-end suivant, serviront à déterminer les athlètes canadiens qui participeront au circuit mondial ISU cet automne. Les résultats des quatre étapes du circuit serviront à allouer les quotas olympiques et à décider quels patineurs intégreront l’équipe olympique.

Vous pouvez aller encourager les athlètes en personne ou suivre l’action en ligne via la chaîne YouTube de Patinage de Vitesse Canada.