William Dandjinou remporte la Coupe du monde en Allemagne, février 2024Christian Kaspar-Bartke/International Skating Union
Christian Kaspar-Bartke/International Skating Union

Le patineur de vitesse courte piste William Dandjinou s’envole vers son rêve olympique

Le patineur de vitesse sur courte piste William Dandjinou a une célébration unique : il imite l’envol d’un aigle lorsqu’il gagne. À l’approche des Jeux olympiques d’hiver de Milano Cortina 2026, les partisans canadiens risquent de voir beaucoup d’aigles s’envoler.

Le double champion canadien a brillé sur le Circuit mondial courte piste de l’ISU cette saison, avec huit podiums individuels à son actif, dont six médailles d’or, lors des quatre premières étapes. Ces performances sur toutes les distances lui ont permis de prendre une large avance au classement général pour le Globe de cristal, à deux étapes du mois de février.   

Âgé de 24 ans et originaire de Sherbrooke, au Québec, il a remporté sa première médaille de championnat du monde en décrochant l’or au 1000 m aux Championnats du monde de patinage de vitesse courte piste de l’ISU 2024. Il espère sans aucun doute remporter d’autres succès lors des Championnats du monde 2025 qui se dérouleront en mars. 

Olympique.ca a rencontré Dandjinou avant le début de la saison et juste après les vacances pour discuter de son parcours en courte piste jusqu’à présent et de ses grands objectifs pour l’avenir.

Comment as-tu commencé à pratiquer le patinage de vitesse ?

Mon père m’a inscrit quand j’avais 6 ans. Je faisais du hockey avant. Venant d’Afrique, il ne savait pas patiner, mais il tenait beaucoup à ce que son fils, né au Canada, apprenne à le faire.

Sur quoi as-tu concentré tes efforts pendant l’intersaison ?

William Dandjinou met un doigt sur ses lèvres à la suite de sa victoire au 1000 m
William Dandjinou du Canada célèbre sa victoire lors de la finale A du 1 500 m masculin lors du circuit mondial de patinage de vitesse sur piste courte de l’ISU à la patinoire de Mokdong, le 14 décembre 2024 à Séoul, en Corée du Sud (Photo by Chung Sung-Jun – International Skating Union/International Skating Union via Getty Images)

Je travaille beaucoup sur le mental. C’est l’un des aspects les plus sous-estimés pour n’importe quel athlète. J’ai donc un préparateur mental avec qui je parle beaucoup. L’objectif est de trouver les bons focus pour progresser jour après jour, mais aussi mois après mois, tout en ayant des objectifs à court, moyen et long termes.

Quels sont tes objectifs pour cette saison ?

Le premier, c’est vraiment de m’amuser. J’ai toujours du fun, mais cette saison, je veux vraiment profiter et apprécier chaque moment. Et bien sûr, après les Championnats du monde de l’année dernière, je veux répéter l’exploit, pas seulement sur une distance, mais sur deux ou trois.

Je n’aime pas utiliser le mot « attentes », parce que rien ne m’est dû. Pour moi, c’est une question d’aspirations. Je veux toujours aller chercher plus, j’ai encore faim de résultats. Et je garde en tête que c’est une bonne année de préparation pour les Jeux olympiques.

Comment se déroule la saison ? 

Cette saison a été un rêve. Honnêtement, il est difficile de demander plus. Je pense que, pour moi, cela montre à quel point nous étions préparés, à quel point nous avons travaillé dur pendant l’été pour être prêts pour le monde.

J’ai vraiment hâte d’entamer le reste de la saison, et je pense que c’est une très bonne préparation pour Milano [Cortina 2026]. C’est un début de saison de rêve pour moi, et je serai heureux de recommencer l’année prochaine !

Qu’attends-tu le plus pour le reste de la saison ?

Pour l’instant, nous sommes en bonne position. Je suis bien placée sur le plan individuel, et nous sommes bien placés en tant qu’équipe pour obtenir les Globes de Cristal individuels et par équipe. C’est quelque chose que nous attendons avec impatience, d’autant plus que la dernière compétition qui décidera de ces résultats aura lieu à Milan.

Tu étais suppléant pour Beijing 2022. Comment as-tu vécu cette expérience ?

Être remplaçant, ça a été très difficile, surtout parce qu’au début, je n’étais pas sûr d’être choisi pour ce rôle. Ça m’a amené à réfléchir davantage sur pourquoi je fais du patinage de vitesse, sur ce qui m’intéresse vraiment. J’ai eu beaucoup de peine à ne pas participer aux Jeux, et je me suis demandé si ça valait la peine de continuer. Pas parce que je n’aime pas le sport, mais parce que je me demandais si mon seul objectif était les Jeux olympiques. Est-ce que je pourrais repartir pour quatre ans et risquer de ne pas y retourner aux Jeux? Finalement, j’ai réalisé que j’aimais le patin, pas seulement pour les Jeux, mais aussi pour le quotidien. Faire ce que j’aime chaque jour, c’est important pour moi. Ça m’a aidé à mieux apprécier mon sport.