Jacob Saunders et Oliver Bone en pleine course de voile.Pedro Martinez / Sailing Energy 22
Pedro Martinez / Sailing Energy 22

Ce que vous devez savoir sur la voile olympique

Vous aimeriez en savoir davantage sur la voile olympique, mais vous ne savez pas par où commencer en tant que moussaillon? (Oui, c’est là un mot ancien qui désigne quelqu’un qui ne sait pas grand-chose sur la voile et la mer.) Cet article fait un tour d’horizon des notions de base que vous devez connaître à propos de la voile olympique.

Une compétition de voile a été disputée pour la première fois aux Jeux olympiques de 1900, après que le mauvais temps eut mené à l’annulation des courses à l’occasion de ce qui aurait été les débuts olympiques de ce sport en 1896. La voile a fait partie du programme olympique sans interruption depuis ce temps, à l’exception des Jeux de 1904. 

Bien que les femmes aient compétitionné aux côtés des hommes au sein d’équipages mixtes depuis 1900, c’est seulement en 1988 qu’une catégorie consacrée exclusivement aux femmes a été offerte pour la première fois. Jusqu’en 2000, on a appelé ce sport du « yachting » plutôt que de la voile. Le Canada a remporté un total de neuf médailles olympiques en voile.

Sarah Douglas sur son embarcation.
Sarah Douglas s’entraîne à Toronto, le mardi 15 juin 2021, avant les Jeux olympiques de Tokyo, où elle a représenté le Canada en voile. LA PRESSE CANADIENNE/Chris Young

À la voile, la compétition est divisée en différentes « classes », ce qui se réfère au type d’embarcation. Les classes d’embarcations qu’on retrouve aux Jeux olympiques ont changé au fil des ans, en raison des avancées en matière de conception des embarcations et de la technologie utilisée. Dans une course donnée, seules les embarcations de la même classe peuvent s’affronter. 

Aux Jeux olympiques, on se sert d’un système de classe par « monotype », ce qui signifie que tous les concurrents dans une classe utilisent exactement le même modèle d’embarcation, sans différence entre les pays dans la conception des embarcations. Les embarcations font l’objet d’une inspection avant la compétition afin de s’assurer qu’il y ait égalité des chances.

Les épreuves sont par ailleurs divisées en catégories masculine, féminine et mixte. 

Voici quelques éléments clés qu’il est important de connaître afin de mettre un peu de vent dans les voiles de votre bagage de connaissances sur la voile olympique.

Comment calcule-t-on le pointage à la voile olympique

Dans chacune des classes, on dispute plusieurs courses (jusqu’à trois par jour, tout dépendant des conditions météorologiques) au cours d’une régate olympique. Des points sont attribués en fonction du rang où termine une embarcation durant une course donnée. La première place donne un point, la deuxième place donne deux points et ainsi de suite. Ces points sont additionnés. Plus le pointage total est bas, meilleur sera le classement général de l’embarcation. Après ce qu’on appelle les « courses préliminaires », les embarcations qui occupent les 10 premiers rangs disputent une course des médailles où les points sont doublés. Après la course des médailles, l’embarcation qui affiche le plus bas total de points (incluant ceux des courses préliminaires) est celle qui remporte l’épreuve. 

Photo courtesy: Sailing Energy/World Sailing

Quels sont les types d’embarcations qu’on utilise à la voile olympique?

Un « dériveur » est un terme général qu’on utilise pour désigner tout type de voilier ou de canot. De nos jours, il y a plusieurs catégories de dériveurs qu’on utilise aux Jeux olympiques, qui diffèrent au chapitre de leur taille, de leur vitesse et du nombre de navigateurs au sein de l’équipage. 

Les navigateurs font la distinction entre un « skiff » et un « dériveur de haute performance ». Un skiff est le genre de dériveur qui est le plus rapide et dont la coque (la partie de l’embarcation qui repose sur l’eau) est plate et étroite, tandis que les voiles d’avant (appelées spinnakers) sont asymétriques. Bien qu’un dériveur de haute performance soit aussi conçu pour aller vite dans une course, il a tendance à avoir une coque plus arrondie et des voiles d’avant symétriques.

Un multicoque, comme le nom l’indique, est une embarcation qui a plusieurs coques, par exemple un catamaran (qui a deux coques).

Il y a aussi des épreuves d’embarcations sur planche aux Jeux olympiques. La planche à voile, une combinaison de surf et de voile, est une discipline qui a été intégrée au programme olympique en 1984, tandis que le kiteboarding viendra s’ajouter en 2024. Dans cette discipline, l’athlète utilise un équipement manœuvrable à la main pour naviguer sur l’eau sur une planche similaire à une planche de wakeboard.

Les classes de dériveur aux Jeux olympiques:

  • ILCA 7
    • En ILCA 7, on utilise un gréement de Laser standard et il s’agit de la course en dériveur solitaire qu’on dispute chez les hommes depuis les Jeux olympiques de 1996. La conception initiale du Laser a été lancée par les Canadiens Bruce Kirby et Ian Bruce en 1969.
  • ILCA 6
    • On y utilise le gréement d’un Laser Radial et il s’agit de la course en dériveur solitaire qu’on dispute chez les femmes depuis les Jeux de 2008. L’ILCA 6 a la même coque en fibre de verre que l’ILCA 7,mais avec un mât un peu plus court et plus flexible, ainsi qu’une surface de voile de 18 % inférieure.
  • 470
    • Le 470 doit son nom à la longueur de la coque, qui s’élève à 470 cm ou 4,7 m. Ces embarcations ont une grand-voile, un foc et un spinnaker. À la différence de l’ILCA 6 et 7, le 470 se dispute avec un trapèze aux Jeux olympiques. Le 470 est une classe olympique depuis Montréal 1976, quand il s’agissait d’une classe ouverte. En 1988, on a divisé cette discipline en classes masculine et féminine. À Paris 2024, on disputera seulement une épreuve mixte. 

Les classes de skiff aux Jeux olympiques

  • 49er
    • Le nom 49er est attribuable au fait que la coque a une longueur de 4,99 m. Le gréement comporte trois voiles: la grand-voile, un foc et un spinnaker asymétrique. Le 49er est une embarcation de classe olympique depuis 2000.
  • 49erFX
    • Le 49erFX est une version redessinée du 49er, conçue pour mieux s’adapter au poids d’un équipage entièrement composé de femmes. On l’initialement choisi à titre d’épreuve de skiff en double chez les femmes à l’occasion de Rio 2016.
Deux embarcations 49erFX sur l'eau.
Les équipes du Canada, à droite, et des États-Unis s’affrontent lors de la classe féminine 49erFX aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, le mardi 27 juillet 2021, à Fujisawa, au Japon. (AP Photo/Gregorio Borgia)

Les multicoques aux Jeux olympiques

  • Nacra 17
    • Le Nacra 17 est un catamaran de haute performance. Le Nacra 17 doit son nom à sa longueur de 17 pieds. On l’a intégré pour la première fois au programme olympique à Rio 2016. Aux Jeux olympiques, le Nacra 17 est navigué par un équipage mixte.

Le kiteboard aux Jeux olympiques

  • Classe Formula Kite
    • Autant les hommes que les femmes navigueront en Formula Kite à Paris 2024. Le Formula Kite se dispute avec une planche hydroptère et une voile de kite. 

La planche à voile aux Jeux olympiques

  • iQFoil
    • L’iQFoil remplacera le RS:X dans la classe de planche à voile à Paris 2024. La taille de la voile s’élève à neuf mètres carrés chez les hommes et à huit mètres carrés chez les femmes.
Deux athlètes de planche à voile.
Photo courtesy Sail Canada/Caitlin Baxter

Comment les athlètes peuvent-ils se qualifier pour les Jeux olympiques?

Il y aura 330 places de quota pour la voile à Paris 2024, réparties dans 10 épreuves. Chacun des comités nationaux olympiques peut qualifier jusqu’à 14 places de quota, mais seulement une embarcation par épreuve.

À LIRE : Comment Équipe Canada peut-elle se qualifier pour Paris 2024 à la voile

Les Championnats du monde de World Sailing 2023 représentent une occasion importante de décrocher des places de quota olympique. Cette compétition aura lieu à La Haye, aux Pays-Bas, du 11 au 20 août et on attribuera alors des places à 107 embarcations. Pour les navigateurs canadiens, il y a aussi des possibilités de qualifier des embarcations aux Championnats du monde de ILCA au mois de janvier 2024, aux Jeux panaméricains Santiago 2023 en octobre ainsi qu’à la régate de la dernière chance en avril 2024. 

William Jones and Evan DePaul d’Équipe Canada ©PEDRO MARTINEZ/SAILING ENERGY/WORLD SAILING

Quels sont les termes de base de la voile?

La voile est un de ces sports où on a l’impression que les athlètes et les partisans parlent une autre langue. Si vous voulez être en mesure de bien suivre une course, voici quelques-uns des termes de base que vous devez connaître :

« Vent debout »

Il s’agit d’une expression de voile qui signifie que la proue de l’embarcation pointe parfaitement face au vent, ce qui fait que le vent ne peut pas aider l’embarcation à avancer.

Virement de bord

Le virement de bord est une manoeuvre à la voile où les embarcations effectuent des virages face au vent. Ceci signifie que la direction du vent change d’un côté à l’autre de l’embarcation. Au moment de naviguer face au vent, les embarcations doivent naviguer en zigzag, virant de bord chaque fois afin de changer de direction, afin d’éviter de se retrouver « vent debout ».

Empanner

Empanner est une manoeuvre à la voile où l’embarcation vire sa poupe (l’arrière de l’embarcation) à travers le vent, amenant la bôme (qui se trouve dans le bas de la grand-voile) à balancer d’un côté à l’autre de l’embarcation. Empanner est une manoeuvre plus difficile et dangereuse que le virement de bord. Dans une course disputée sur un parcours triangulaire, empanner est la manière la plus efficace de contourner une bouée.

Faire du rappel

À la voile, faire du rappel signifie se pencher le plus loin possible du côté de l’embarcation exposée au vent (c’est-à-dire le côté d’où provient le vent) afin d’empêcher l’embarcation de chavirer.

Trapèze

Ne pensez pas au trapèze qu’on voit au cirque — il n’y a pas de pirouettes dans les airs (pas intentionnellement du moins) avec ce genre de trapèze. À la voile, le trapèze est un câble qui est relié du mât jusqu’à un crochet faisant partie du harnais du navigateur, à peu près à la hauteur de la taille. Ce système permet aux membres de l’équipage de se pencher plus loin au-delà de l’embarcation. Comme lorsqu’on fait du rappel, l’utilisation du trapèze aide à empêcher l’embarcation de chavirer tout en permettant à la voile d’être rentrée de façon serrée afin d’aller le plus vite possible. Certaines embarcations ont seulement un trapèze, ce qui fait que seul l’équipage l’utilise, mais dans le cas du 49er, l’équipage et le navigateur utilisent un trapèze. 

Gîte

La gîte d’une embarcation est une façon de décrire jusqu’où l’embarcation penche d’un côté, en réaction à la force du vent contre les voiles. Les membres de l’équipage font du rappel ou du trapèze dans le but de contrôler la gîte de l’embarcation et l’empêcher de chavirer.

Réclamation

À la voile, une réclamation est un signalement fait par une embarcation voulant qu’une autre embarcation ait enfreint une règle. Une réclamation peut être réglée sur l’eau par la partie coupable en effectuant un nombre spécifié de tours de pénalité, selon la faute commise. Si la partie mise en cause ne purge pas une pénalité sur l’eau, la réclamation fera alors l’objet d’une décision dans le cadre d’une audience tenue en dehors de l’eau pendant laquelle toutes les embarcations impliquées expliqueront ce qu’ils considèrent comme ayant été le déroulement des événements durant l’incident.