Emily Overholt souriante après une courseLA PRESSE CANADIENNE/Frank Gunn
LA PRESSE CANADIENNE/Frank Gunn

S’ouvrir sur sa santé mentale, un « énorme soulagement » pour la nageuse olympique Emily Overholt

Ça ne fait qu’un peu plus d’un an que la nageuse olympique et médaillée des mondiaux Emily Overholt parle publiquement de son combat contre la dépression.

Seulement quelques semaines après être revenue de Rio 2016 avec une médaille de bronze, Overholt a passé deux mois à l’hôpital. Elle a pris la route de la guérison grâce à une combinaison de thérapie et de médication. Récemment, elle s’est ouverte sur sa décision courageuse de partager son expérience ainsi que sur les difficultés et l’impact positif qu’a entraînés cette décision.

« Quand j’en ai parlé publiquement pour la première fois, j’ai ressenti un énorme soulagement. Je n’avais plus à tout cacher. J’ai essayé de garder ça le plus discret possible pendant que je passais au travers. Alors même quand je parlais avec des gens, les médecins et tous ceux qui m’aidaient, je gardais toujours ça… Aussi petit que je pouvais. Alors quand je me suis ouverte publiquement et que j’en ai parlé, j’ai senti que je pouvais finalement mettre ça derrière moi. Je ne recevais pas de questions sur ce que j’avais fait pendant cette année là et des trucs comme ça. Alors je pense que c’est plus facile depuis que c’est connu. »

« Je n’avais aucune idée à quel point ça aiderait les gens. Je veux dire, j’espérais que ça aiderait les gens à s’ouvrir et à en parler, mais je n’avais pas réalisé que ça rejoignait autant de personnes. J’ai reçu beaucoup de messages disant qu’ils étaient eux aussi passés  par des épreuves similaires. »

Overholt est retournée à l’entraînement à temps plein un an après son hospitalisation.

« J’avais essayé de recommencer à nager quelques fois pendant l’année, mais ça ne faisait juste pas de sens. Je n’étais pas prête. Je ne crois pas que je le voulais vraiment pour les bonnes raisons. Alors je suis revenue et j’ai commencé à m’entraîner à temps plein en septembre 2017. Et rendue à ce point, j’avais tellement de conversations avec mon coach pour juste… essayer de décider comment je voulais effectuer mon retour et si je voulais le faire et, éventuellement, je m’en ennuyais tellement et le fun qu’on avait me manquait tellement… Alors c’est vraiment ce qui m’a motivée à retourner dans la piscine. »

Quatre nageuses canadiennes posent avec leurs médailles.

Emily Overholt, Taylor Ruck, Kayla Sanchez et Penny Oleksiak montrent leurs médailles de bronze du relais 4×200 m style libre, le 25 juillet 2019, aux Championnats du monde de la FINA, à Gwangju, en Corée du Sud. (Joseph Kleindl/Natation Canada)

Depuis son retour à la compétition, Overholt a participé aux plus grands événements des deux dernières années : les Championnats pan-pacifiques 2018 et les Championnats du monde de la FINA 2019, remportant le bronze au relais 4×200 m style libre féminin au dernier. Elle se prépare maintenant à replonger dans les eaux olympiques à Tokyo 2020.

«C’est une situation très difficile et pas la façon dont je prévoyais de me préparer pour les Jeux olympiques de Tokyo. Cela étant dit, j’essaie de garder les choses en perspective. Ma famille et mes amis sont en sécurité, ce qui est le plus important, et je fais de mon mieux pour rester active et être prête à m’entraîner quand il sera sécuritaire de le faire.

Même s’il s’agit d’une situation tout à fait unique, je peux utiliser ce que j’ai appris au cours de mes expériences passées pour m’aider à traverser ces temps incertains. Par exemple, j’ai essayé de me concentrer sur ce que je peux contrôler, comme mon exercice et mes activités quotidiennes. J’ai aussi la chance d’avoir un groupe incroyable de personnes qui me soutiennent, donc je suis restée connecté socialement tout en étant distancée physiquement. J’ai appris que les choses se passent rarement comme prévu, j’ai donc accepté les changements et j’ai le cap sur Tokyo 2021. »