Deux bénévoles canadiens arrivent à Sotchi pour vivre une expérience unique
Deux bénévoles marchent dans les rues détrempées du Parc olympique de Sotchi. L’un découvre un pays lointain, l’autre rentre à la maison. Ils sont tous les deux Canadiens.
Au milieu de lieux portant des noms comme Bolshoy et Iceberg, on rencontre David Swaine, un policier d’Oshawa qui a traversé des milliers de kilomètres pour satisfaire une curiosité qui l’habite depuis l’enfance. « Quand j’étais petit, la Russie était un pays interdit et je rêve depuis toujours d’y venir. Quand la chance s’est présentée, je n’ai pas hésité. »
Il a présenté sa candidature pour devenir l’un des 25 000 bénévoles des Jeux de Sotchi 2014, un processus qui a pris fin le 1er mars dernier selon le site Web du comité d’organisation. Recruter et former l’équivalent de la population d’une petite ville n’a rien de simple et c’est pourquoi on s’y prépare depuis longtemps.
Aujourd’hui, David a la chance de visiter les sites de la zone côtière de Sotchi en compagnie de Lena Kharybina, une compatriote russophone. Les deux bénévoles trouvent facilement leur chemin parmi les clôtures de sécurité qui poussent ça et là, au gré des travaux qu’il reste à accomplir pour mettre la touche finale au Parc olympique.
Née à Moscou, Lena discute en souriant des routes alternatives avec les gardes de sécurité. Aujourd’hui ils essaient de se rendre à l’esplanade bordée d’arbres en face de la Maison olympique du Canada et à la sortie du stade olympique Fisht.
« C’est chez moi, et être ici pour les Jeux olympiques est extraordinaire. Ma famille est très fière de voir sa petite-fille participer aux Jeux », confie Lena qui habite maintenant Toronto.
Elle pose la main sur son cœur lorsqu’elle parle de son pays d’origine et de sa famille qui se trouve à quelques heures de route à peine. Elle est fière d’être Russe, mais habiter au Canada depuis 13 ans lui a permis de développer le goût du bénévolat.
« À part quelques heures de bénévolat à l’université, c’est le premier événement où je suis bénévole. Je n’ai jamais participé à un événement de cette envergure. Je veux montrer aux autres, surtout aux Canadiens, que c’est possible d’aller à l’étranger et de faire une différence », dit-elle.
Les deux Canadiens seront postés dans les montagnes où ils aideront les spectateurs à profiter de leur expérience olympique avec les services au public.
David dit que 2000 bénévoles viennent de l’extérieur de la Russie et parmi ceux-ci, huit pour cent sont canadiens. Ça veut dire que 160 personnes ont fait le voyage onéreux et somme toute compliqué jusqu’à Sotchi pour donner un coup de main.
Il est très reconnaissant d’avoir reçu l’appui de ses collègues du service régional de police de Durham. « Mes collègues et mon chef de police ont été d’un grand soutien. J’ai dû prendre congé et me faire remplacer, mais tout le monde a compris parce qu’il s’agit d’une expérience unique. »
David aura passé presque trois semaines en Russie avant que la vasque ne s’allume pour essayer de voir autant de pays que possible. Lena en profitera pour visiter la famille qu’elle a rarement la chance de voir. De l’autre côté de l’océan, deux Canadiens donnent de leur temps pour le sport. Ils recevront en retour aussi et quand ils atteignent finalement l’esplanade, les nuages se dispersent pour laisser passer un rayon de soleil matinal.