Le podium a un prix
Pour être le meilleur, il faut s’entraîner et rivaliser avec les meilleurs. En poursuivant leur rêve, les athlètes font souvent face à des défis financiers. Heureusement, les entreprises canadiennes leur donnent un coup de main.
On peut facilement tenir le développement sportif pour acquis. Dans certains sports et certaines régions, c’est un processus naturel.
L’Afrique de l’Est est le berceau de coureurs talentueux depuis des générations. En Norvège, on dit « naître avec des skis aux pieds ». Au Canada, nos enfants grandissent sur les lacs gelés et dans les arénas où ils apprennent à patiner dans l’ombre des légendes qui les ont précédés.
« Quand j’étais petite, mon rêve était d’être un premier choix au repêchage dans la LNH », racontait la championne olympique Tessa Bonhomme pendant une table ronde sur le sport, pour illustrer combien son rêve d’enfant était tangible.
On peut dire que d’une certaine façon, il l’était.
Ce n’est pas un secret qu’une multitude de possibilités s’offrent aux enfants qui rêvent de faire carrière en hockey au Canada. Comme en Norvège ou au Kenya, certains sports sont ancrés dans notre identité.
Pour que le Canada soit un pays de champions, il est primordial de ne pas tenir pour acquis – ou pis encore, de négliger – le développement des jeunes athlètes.
Bâtir l’excellence
Jackson Carroll d’Halifax, en Nouvelle-Écosse, vient tout juste d’avoir 17 ans, et il a un rêve : représenter le Canada aux Jeux olympiques de 2020.
Comme de nombreux autres adolescents canadiens, il n’a pas peur de rêver grand. Mais ce qui distingue Jackson de ses pairs est son dévouement absolu envers son rêve. Il s’entraîne 20 heures par semaine, il participe à des compétitions internationales, et il fait preuve de grande maturité à une étape fondamentale de son évolution.
« Les frais reliés à la compétition internationale ont considérablement augmenté au cours des dernières années ».
En théorie, son avenir en judo devrait être assuré.
Il est champion canadien chez les juniors; son grand-père a participé aux Jeux olympiques en 1952 dans le même sport; et le Canada possède une tradition d’excellence en judo qui fait la preuve de sa longévité dans le développement sportif.
Les aspirants judokas du Canada sont privilégiés parce qu’ils peuvent compter sur les connaissances et l’excellence de modèles comme le double médaillé olympique Nicolas Gill qui a guidé le médaillé de bronze Antoine Valois-Fortier vers le podium des Jeux de 2012 à Londres.
« Nous faisons comme les meilleurs pays, c’est-à-dire que nos athlètes s’entraînent avec acharnement en compagnie d’adversaires remarquables », explique Gill. « Nous veillons à ce que nos athlètes les plus talentueux suivent le régime d’entraînement adéquat et participent à des compétitions internationales. »
Il s’agit de l’environnement idéal pour permettre à Jackson de réaliser ses rêves et de mener une vie semblable à celle des champions qui l’ont précédé.
Mais ce n’est pas le cas. Tout cela coûte beaucoup d’argent. Parce que Jackson a choisi un sport qui ne dispose pas de ressources d’entraînement pour les athlètes d’élite partout au pays, comme le hockey, il aura besoin d’un appui financier pour s’entraîner et participer aux compétitions avec la crème des judokas. Selon Gill, c’est le chemin que doivent emprunter les jeunes athlètes talentueux comme Jackson.
« Les frais reliés à la compétition internationale ont considérablement augmenté au cours des dernières années », souligne Jackson.
Pour aller au bout de son rêve olympique, il aura besoin de voyager pour se rendre à des compétitions comme les Championnats panaméricains juniors, les Jeux olympiques de la jeunesse et les Championnats du monde juniors, où il aura l’occasion de faire sa marque parmi les meilleurs jeunes judokas.
Le soutien de la communauté
Jackson est le parfait exemple de la façon dont la communauté d’affaires peut agir activement, progressivement et positivement sur la vie des futurs olympiens en les délestant du coût des voyages, des ressources et du développement dès le début de leur carrière.
Suncor Énergie répond à l’appel.
La companie annonçait jeudi les boursiers du programme Alimenter l’excellence des athlètes et des entraîneurs (AEAE).
En collaboration avec le Comité olympique canadien, le Comité paralympique canadien et leurs partenaires sportifs à l’échelle nationale, le programme AEAE offre une bourse de 8 000 $ aux athlètes en développement (prébrevetés) et à leur entraîneur. Le programme a remis plus de 8 millions $ à quelque 2 400 groupes athlète-entraîneur canadiens.
Jackson est parmi les 45 athlètes sur la liste des boursiers de cette année.
« La bourse AEAE de Petro-Canada sera d’une très grande aide pour me permettre d’acquérir davantage d’expérience sur la scène internationale. Elle payera les frais des trois prochains événements importants auxquels je participerai », explique-t-il.
Le point de départ
La bourse marque le début d’un long cheminement pour Jackson et les autres boursiers du programme AEAE. Si leur dévouement envers leur rêve ne faillit pas, les Jeux olympiques seront à portée de main. Ils s’embarquent pour une expédition dure, mais tout aussi satisfaisante, réservée à une poignée de champions.
Et ce sont des programmes de financement du développement comme AEAE qui leur permettront de prendre leur envol.
« Petro-Canada m’a soutenue pendant toute ma carrière d’athlète, dès le moment où j’ai décidé de devenir une olympienne, il y a 25 ans », dit Kristina Groves, quadruple médaillée olympique en patinage de vitesse. « En 1988, je n’étais qu’une enfant et je rêvais de participer au relais de la flamme olympique Petro-Canada. L’entreprise m’a ensuite offert une bourse qui m’a permis de m’entraîner et d’étudier à Calgary et a donné un coup de main à mes parents pour qu’ils viennent me voir aux Jeux de 2010 à Vancouver. Le soutien constant de Petro-Canada dont j’ai bénéficié et dont bénéficie l’Équipe olympique canadienne a fait une grande différence dans mon parcours olympique et dans celui de nombreux autres athlètes. »
En plus de Kristina Groves, le programme AEAE a produit de nombreux médaillés olympiques et paralympiques des Jeux d’hiver, comme Alexandre Bilodeau, Hayley Wickenheiser, Kaillie Humphries, John Morris, Mike Robertson, Jim Armstrong et Ina Forest.
Parmi les autres boursiers célèbres du programme AEAE, on compte Mark Tewksbury, chef de mission de l’équipe canadienne des Jeux de 2012 à Londres, Marianne Limpert, médaillée d’argent des Jeux olympiques de 1996, et Annie Pelletier, médaillée de bronze des Jeux olympiques de 1996.
Un adolescent d’Halifax avec un rêve les rejoint maintenant sur le chemin des Jeux olympiques. Jackson et ses talentueux pairs pourront continuer à faire de leur mieux dans l’espoir de monter sur le podium des Jeux olympiques parce que la communauté d’affaires canadienne donne l’exemple en ne tenant pas le développement pour acquis.
Ils gagnent la chance de suivre les traces des champions qui les ont précédés… peu importe le sport qu’ils choisissent.