Photo : Phil McCallum

La persévérance paie

La route vers un éventuel 11e titre mondial pour l’équipe canadienne de hockey féminin ne fut pas dénuée d’embûches.

Des joueuses étoiles blessées, des déficits à combler ont fait partie du lot du Canada durant la 15e édition du Championnat mondial de hockey sur glace féminin de l’IIHF qui se déroule à Ottawa, Ontario. En revanche, cette équipe solide et talentueuse a été en mesure de persévérer et de terminer le tournoi à la ronde avec une fiche de 3-0, 23 buts marqués contre deux reçus, ce qui la place en tête de sa poule.

Et maintenant, la grande favorite du tournoi attend un match de demi-finale qu’elle disputera le lundi 8 avril contre une équipe russe pleine de potentiel pour avoir l’occasion de se qualifier pour la finale et défendre ainsi le titre mondial obtenu en 2012 à Burlington, au Vermont. Les objectifs de l’équipe n’ont pas changé, et les joueuses n’ont pas oublié ce que cela signifie d’arborer l’unifolié, quel que soit leur opposant.

« C’est toujours un honneur de porter ce chandail, a déclaré l’attaquante Jayna Hefford (Kingston, Ont.). Notre plan de match ne change pas beaucoup lorsque nous arrivons à cette étape. »

Les deux équipes qui s’affronteront en demi-finale ne sauraient être plus différentes. Sur les huit équipes qui participent au tournoi, c’est la Russie qui compte le moins de joueuses de hockey inscrites, tandis que le Canada l’emporte à la fois au chapitre des médailles remportées et à celui de la domination de la discipline.

Il s’agit d’un tournoi décisif pour les Russes qui espèrent continuer à s’améliorer en prévision des Jeux de 2014 à Sotchi.

« C’est plutôt (intéressant que la Russie performe bien), a déclaré la gardienne Shannon Szabados (Edmonton, Alb.). Particulièrement parce que c’est le pays qui accueille les prochains Jeux olympiques. C’est formidable pour elles. »

Les Russes connaissent les implications historiques de ce match, et arriver aussi loin dans un tournoi signifierait beaucoup pour la croissance du sport dans leur pays.

« Je sais qu’au Canada, cela fait assez longtemps que le hockey féminin s’est développé », a indiqué l’attaquante russe Yekaterina Smolentseva. « En Russie, ce n’est pas le cas. Nous travaillons en vue d’essayer de développer le hockey féminin et nous y sommes presque. »

Elles trouveront sur leur route une équipe canadienne qui n’a pas fait qu’impressionner une nation, mais qui révolutionne le sport du hockey. Dans son dernier match du tournoi à la ronde, qui s’est soldé par une victoire écrasante par le score de 8-0, face à la Finlande, l’équipe a été en mesure d’attirer une foule record de 18 013 partisans à l’aréna, soit un nouveau record d’assistance à un match de hockey féminin; le record précédent était de 16 347 spectateurs, toujours à Ottawa (le 1er janvier 2010 contre les États-Unis). Ce record d’assistance est un véritable témoignage de la popularité de cette discipline au Canada, et les partisans à Ottawa ont de ce fait inspiré l’équipe.

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Les partisans sont venus en grand nombre encourager leur équipe féminine canadienne, notamment lors de la victoire du Canada face à la Finlande où un nombre record de 18 013 spectateurs avaient fait le déplacement. Photo : Phil McCallum

« C’était formidable», a commenté Hefford à propos de la foule. « C’était amusant de jouer sur cette patinoire, c’était aussi très bruyant. Nous savions que cela allait être gros, mais lorsqu’on les voit chanter et danser pendant l’hymne national… c’est excitant. C’est vraiment encourageant. »

La force du Canada en tant qu’équipe a été éprouvée très tôt dans le tournoi. Les femmes ont dû démontrer une grande détermination et revenir de l’arrière après un déficit de deux buts contre les États-Unis dans une rencontre hautement anticipée aux allures de match revanche après la médaille d’or remportée par le Canada en 2012 à Burlington, au Vermont. Tirant de l’arrière par 2-0 à la troisième période et ayant dû se passer de la capitaine Hayley Wickenheiser (Shaunavon, Sask.) qui s’était blessée très tôt au cours de la deuxième période, les Canadiennes ont lutté et on marqué deux buts à la fin de la période pour égaliser le score.

Rebecca Johnston (Sudbury, Ont.) et Catherine Ward (Montréal, QC), membres de l’équipe en 2010, ont permis d’égaliser le score en temps réglementaire. Johnston a marqué après avoir trouvé la rondelle au cours d’une mêlée devant le filet américain. Avec moins de deux minutes à jouer, l’équipe hôte a inscrit un but à une minute quarante-sept secondes de la fin lorsque Ward marqua sur un retour de lancer de Sarah Vaillancourt (Sherbrooke, QC). Jennifer Wakefield (Pickering, Ont.) a inscrit le but de la victoire à son dernier tir de la séance de tirs au but.

C’est une victoire significative pour les Canadiennes, qui ont perdu leur dernier match contre les États-Unis lors de la finale du Tournoi des quatre nations par un score de 3-0, le 10 novembre 2012, à Tikkurila, en Finlande.

Elles ont poursuivi sur leur élan à leur deuxième match contre la Suisse. Wakefield a ouvert la marque à 4 minutes 40 secondes de la première période. Marie-Philip Poulin a suivi environ huit minutes après avec ce qui serait le premier des quatre buts inscrits au cours de la soirée par la native de Beauceville, au Québec.

Dix joueuses de l’équipe canadienne ont trouvé le fond du filet adverse, ce qui a permis au Canada de défaire la médaillée de bronze du Championnat mondial de 2012 par la marque de 13-0.

Charline Labonté (Boisbriand, QC) a signé ce blanchissage après avoir effectué 16 arrêts pendant la soirée. Cette victoire était d’autant plus spéciale que l’équipe a dû jouer sans ses principales vedettes Caroline Ouellette (Montréal, QC) et Hayley Wickenheiser en raison de blessures; ces deux joueuses combinent à elles seules six médailles d’or olympiques.

« Nous avons joué pour nos coéquipières qui n’ont pas pu participer au match », a indiqué Poulin après cette victoire, ajoutant que les entraîneurs avaient insisté sur toutes les petites choses qu’elles devaient bien faire. « Nous devons nous améliorer chaque jour et à chaque match, et c’est ce que nous avons fait. »

On s’attend à ce que le Canada présente une équipe complète, mais le plus important, en bonne santé, à la demi-finale.

La championne du monde en titre essaiera de se tailler une place dans le match pour la médaille d’or lorsqu’elle affrontera la Russie le lundi 8 avril à 19 h 30, HNE. La rencontre sera diffusée en direct sur le réseau TSN.

–  George Fadel