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Davidson repousse les limites du hockey féminin

Une des plus grandes bâtisseuses du hockey féminin accompagnera l’équipe nationale de Hockey Canada à Ottawa pour le Championnat mondial féminin 2013.

Même si elle ne sera pas derrière le banc, Melody Davidson (Calgary, Alb.), entraîneuse en chef de deux équipes olympiques médaillées d’or (2006 et 2010) et de plusieurs équipes championnes du monde, conserve une grande influence sur l’équipe féminine canadienne qui s’apprête à défendre son titre.

En tant que recruteuse en chef de l’équipe nationale, Davidson a reçu la mission de parcourir l’Amérique du Nord pour évaluer toutes les joueuses, un travail qu’elle considère comme une transition naturelle après sa carrière d’entraîneuse.

« Les entraîneurs sont toujours en mode recrutement de toute façon », explique Davidson, qui jouit de l’aide de six recruteurs bénévoles sur la route. « J’avais une bonne idée de ce qu’il y avait à faire. Chaque jour, on est dans les estrades et on regarde du hockey. On assiste à tous les matchs des catégories midget jusqu’à sénior. On a une bonne idée du niveau de l’équipe et des aspects sur lesquels elle doit se concentrer. »

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Melody Davidson est passée tout naturellement du rang des entraîneuses à celui de la plus importante recruteuse en hockey féminin pour Hockey Canada. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot

Davidson explique que le succès de l’équipe nationale ainsi que l’augmentation des possibilités pour les jeunes femmes et les jeunes filles ont fait croître le nombre de bonnes joueuses.

« Le progrès prend racine dans les divisions locales », précise Davidson. « Elles ont bâti de solides programmes. Les moins de dix-huit ans possèdent maintenant leurs propres Championnats canadiens et mondiaux. Les Jeux olympiques ont évidemment une grande influence. Les enfants veulent aller aux Jeux olympiques parce que c’est leur LNH, mais le hockey est aussi une excellente avenue pour obtenir une bonne éducation et un diplôme universitaire. »

Elle soutient que les athlètes sont beaucoup mieux préparées à jouer sur la scène internationale en raison de l’évolution des programmes féminins.

« La vitesse, la technique, la taille et la forme physique des athlètes ne sont plus les mêmes », dit Davidson. « On m’a demandé s’il était possible qu’une joueuse de 15 ans accède à l’équipe, et j’ai répondu en riant que c’était impossible. Une adolescente ne possède pas l’entraînement de base nécessaire pour battre les autres joueuses. »

Et en effet, l’équipe est plus forte, plus bâtie, plus en forme, et sa technique est plus raffinée que jamais.

Davidson explique que l’objectif cette année est de « posséder » la glace davantage tout en jouant comme une équipe canadienne typique : intrépide et fougueuse. Plusieurs jeunes joueuses ont contribué à transformer le programme féminin et à rendre l’équipe plus solide et plus rapide. Leur objectif actuel est d’acquérir de l’expérience sur la scène internationale et de prendre davantage de responsabilités pendant que la formation se prépare à défendre son titre olympique des Jeux de 2010.

« L’an dernier, les joueuses ont acquis de l’expérience en jouant devant des foules importantes », précise Davidson. « Cette année, nous voulons qu’elles prennent leur place et qu’elles délestent un peu les invétérées pour que nous soyons une menace sur tous les plans. »

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Parmi les 23 joueuses de l’alignement actuel, 14 étaient membres de l’équipe médaillée d’or des Jeux de 2010. La Presse Canadienne/Jonathan Hayward

D’après Davidson, l’expérience des Jeux de 2010 à Vancouver 2010 permettra aux jeunes joueuses de canaliser les émotions et l’énervement inhérents aux matchs à domicile. Parmi les 23 joueuses de l’alignement actuel, 14 étaient membres de l’équipe médaillée d’or des Jeux de 2010, dont Sarah Vaillancourt (Sherbrooke, QC), Hayley Wickenheiser (Shaunavon, Sask.), Jayna Hefford (Kingston, Ont.), Caroline Ouellette (Montréal, QC), Gillian Apps (Unionville, Ont.), Meghan Agosta-Marciano (Ruthven, Ont.) et Charline Labonté (Boisbriand, QC), des joueuses dont la collection compte plusieurs médailles olympiques.

Les joueuses d’expérience devront guider de jeunes joueuses comme Lauriane Rougeau (Beaconsfield, QC), Laura Fortino (Hamilton, ON), Bailey Bram (Ste. Anne, Man.), Brianne Jenner (Oakville, Ont.), Natalie Spooner (Scarborough, Ont.) et Marie-Philip Poulin (Beauceville, QC), des joueuses nées après le premier Championnat mondial qui avait lieu du 19 au 25 mars 1990.

Le tournoi sera une excellente occasion d’évaluer l’équipe avant le début de l’année olympique, où la compétition des autres pays sera à son plus fort. Tandis que le développement se poursuit au pays, Davidson a une confiance inébranlable envers son équipe, et c’est un bon signe de la part d’une bâtisseuse qui fait partie intégrante de l’évolution du hockey féminin et dont la mission est de créer davantage de possibilités pour que les joueuses canadiennes continuent à être les meilleures au monde.

« Nous voyons de plus en plus de jeunes joueuses qui ont beaucoup de talent, et elles amèneront le jeu vers de nouveaux sommets », dit-elle. « La compétition au Canada est de plus en plus forte; il est donc plus difficile d’être repêchée par l’équipe nationale et d’y rester. Je crois que le hockey féminin entre dans une ère palpitante. »

Tous les matchs seront diffusés sur TSN.

–  George Fadel

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