Olivier Rochon s’envole pour Sotchi
Une année peut faire changer la perspective de vie des gens. Suffit de le demander à Olivier Rochon.
Espoir pour Sochi 2014 en sauts, il a été suspendu pour raisons disciplinaires au cours de la saison 2011 par l’Association canadienne de ski acrobatique, geste qui avait l’intention de le motiver et de le faire prendre conscience qu’il ne devait pas gaspiller le potentiel dont il faisait preuve.
« J’ai entièrement changé mon entraînement et la façon dont je voyais les choses après ma suspension », explique-t-il. « Ça m’a donné l’occasion de penser à ce que je voulais faire et à si je voulais vivre de mon sport. J’ai compris que ce que je faisais n’était pas un passe-temps, mais bien un travail. Et que je représentais mon pays. »
Originaire de Gatineau (Québec), il a repris le circuit de la Coupe du monde avec une mission en tête et a remporté le premier Globe de cristal de sa carrière après être monté cinq fois sur le podium. Il a notamment gagné une médaille d’argent à sa première épreuve après sa suspension.
Avec ce prix, Olivier Rochon se trouve en compagnie d’athlètes d’élite, notamment le sauteur Olympien à trois reprises et champion du monde Steve Omischl et le quadruple Olympien Nicolas Fontaine.
« Je crois que l’année passée s’est bien déroulée parce que je l’ai débutée bien détendu », raconte-t-il. « Je ne ressens pas vraiment de stress avant une compétition et je crois que c’est à mon avantage. Je me dis toujours : “Fais ce que tu fais normalement, tu sais que tu es bon. Détends-toi et amuse-toi.” et cela semble fonctionner. »
Partir l’année du bon pied
Le Globe de cristal s’accompagne de grandes attentes, notamment de répéter sa performance. Et Olivier Rochon n’a déçu personne à sa première compétition de la saison 2013, à Changchun, en Chine.
À 23 ans, il a sauté jusqu’à la troisième place pour s’emparer de la médaille de bronze avec un pointage total de 84,75. Il était heureux de remonter sur le podium en ce début d’année, mais a admis savoir qu’il y avait beaucoup de place à l’amélioration puisqu’il n’avait pas été en mesure de faire le camp d’entraînement idéalement souhaité par l’équipe, en raison de mauvaises conditions météorologiques.
« Cette compétition-là était en fait un prolongement de notre camp d’entraînement (de présaison) puisque nous n’avons pas pu le terminer réellement en raison du mauvais temps », a déclaré l’athlète après la compétition. « Je n’ai pas eu la chance de réaliser mon plus grand coefficient de difficulté. J’ai fait une petite erreur à mon dernier saut, mais je savais que même s’il n’en avait pas été ainsi, je n’aurais pas pu obtenir les notes nécessaires pour remporter la victoire, donc je suis heureux du résultat. J’ai réussi au meilleur de ce que j’aurais pu espérer. »
La température a descendu à des froids glaciaux allant jusqu’à -30 degrés Celsius et le camp d’entraînement a été écourté, et cela n’a pas donné la chance au sauteur de montrer son artillerie lourde qui comprend deux nouveaux sauts qu’il a tout juste appris cet été. Le podium a marqué un merveilleux début de saison et il espère poursuivre sur sa lancée lorsqu’il arrivera à Val St-Come (Québec), le 12 janvier prochain pour le deuxième arrêt du circuit de la Coupe du monde.
Toutefois, au cours d’une année de qualification olympique, Olivier Rochon croit que la saison se veut beaucoup plus que de simplement tenter de répéter son exploit comme gagnant du Globe de cristal.
En appétit
Le grand objectif d’Olivier Rochon pour la saison consiste à se qualifier pour ses premiers Jeux olympiques. Le sentiment amer ressenti après ne pas s’être qualifié pour Vancouver, il lui manquait un point, le suit toujours.
« J’ai manqué la qualification de justesse pour Vancouver », explique-t-il. « Nous n’y avons pas remporté de médailles et je crois que j’aurais pu apporter quelque chose à l’équipe. C’est donc à Sochi 2014 que j’aurais l’occasion de me reprendre. J’ai le sentiment d’être né pour faire des sauts et pour représenter mon pays et pour gagner une médaille. »
Lorsqu’il a rencontré ses entraîneurs au cours de l’été, ceux-ci ont élaboré un plan qui visait à éliminer la pression pour Olivier Rochon, quelque chose qui l’accompagnait désormais après avoir remporté le Globe de cristal. L’équipe a décidé de penser d’abord et avant tout aux qualifications olympiques et qu’en agissant de la sorte, tout allait suivre son cours.
Un rêve devenu réalité pour un athlète qui vise à concourir pour le Canada sur la plus grande scène du monde.
« Quand la saison arrive, on se donne toujours des buts et des objectifs et évidemment, les Jeux olympiques sont en haut de liste », déclare Olivier Rochon. « Je ne veux pas mettre la charrue avant les bœufs et perdre mes objectifs de vue. Je veux procéder par étapes et éviter les erreurs. C’est ainsi que j’y parviendrai. »
Mais le fait de se rendre à Sotchi ne suffira pas.
« La réaction qu’ont les athlètes lorsqu’ils remportent une médaille aux Jeux olympiques dit tout », ajoute-t-il. « Ils se sont entraînés toute leur vie pour y parvenir. J’ai frissons toutes les fois que je vois un athlète y arriver. Et c’est ce que je veux vivre à mon tour. »
– George Fadel