Bjorn et Clarke, des aspirants au titre dans la catégorie Star

On dit qu’il est payant de connaître son compétiteur. Le cas échéant, Tyler Bjorn et Richard Clarke sont sur le point de le prouver.

Ces marins tentent de l’emporter l’un sur l’autre en voile depuis leur adolescence. Des dizaines d’années plus tard, ces adversaires ont uni leurs forces pour mettre leur talent de niveau international et leur relation de longue date dans un même bateau. Il en résulte un autre espoir de médaille pour le Canada aux Jeux olympiques de 2012 à Londres.

« Nous avons toujours été des médaillés potentiels, » déclare Tyler Bjorn qui, entre les sessions d’entraînement,  se trouve chez lui à Montréal. « Mais nous n’avons jamais été les favoris. »

Richard, qui en sera à sa cinquième participation à des Jeux olympiques (1992, 1996, 2000 et 2004 dans la classe Finn), a quitté son emploi en septembre et a mis de côté le circuit professionnel pour poursuivre son rêve de monter sur le podium.

« Je me suis organisé pour pouvoir atteindre la forme physique dont j’ai besoin pour naviguer le voilier au plus haut niveau, » déclare Richard qui, entre ses sessions d’entraînement en Europe, se trouve chez lui à Salt Spring Island.

« Nous nous sentons plus forts, plus rapides et beaucoup plus prêts que jamais auparavant. »

Leur programme d’entraînement pour les Jeux olympiques a mené Tyler et Richard en Europe, où ils s’entraînent principalement avec l’équipe britannique détentrice de la médaille d’or olympique. Tyler dit que le fait de s’entraîner de près avec une équipe d’élite renforce le potentiel et améliore les points faibles de chacun, ce qui procure à chaque équipe une meilleure chance de remporter une médaille.

Toutefois, si le Canada et la Grande-Bretagne s’affrontent pour la médaille d’or, Tyler dit que ce sera une bataille de front pour les deux équipes : c’est la chance ultime de tirer avantage de la chimie canadienne précise.

« Nous sommes des amis depuis 25 ans, » dit Richard à propos de Tyler, son compétiteur de longue date et maintenant  coéquipier.

« Il est merveilleux d’avoir un bon ami qui n’a pas peur de se faire entendre et d’exposer ses points de vues. Je me fie vraiment à Tyler pour veiller au bon fonctionnement des affaires. Il est très stable, et c’est ce que j’aime le plus de lui. »

La chimie de l’équipe à bord de son nouveau voilier de fabrication allemande P-Star, est très instinctive pour Tyler et Richard, dont l’entraîneur est Steve Mitchell, le champion mondial de la classe Star de 2002 et Olympien britannique.

« Nous avons du succès sur un parcours lorsque nous conversons beaucoup à bord du bateau, » dit Tyler. « Je lui transmets tous les renseignements dont il a besoin pour prendre la meilleur décision qui soit et pour le soustraire aux distractions pour lui permettre d’accorder toute son attention à la course. »

Cette « synergie » est possible grâce à des années d’entraînement continu et à l’engagement absolu envers notre relation et notre voilier.

Toutefois, la passion de Tyler et de Richard pour les Jeux olympiques circule dans leur sang.

« Je suis dans l’environnement des Jeux olympiques depuis si longtemps, que c’est un soulagement pour moi de finalement y participer, » dit Tyler, dont le père Peter et le frère Kai (un ancien joueur de la ligue canadienne de football), sont tous les deux des Olympiens en voile. Ils ont fait partie d’une équipe Star aux Jeux de Munich en 1972 et aux Jeux de Sydney en 2000 respectivement.

« Ils font des farces en disant « Tyler, tu es notre dernière chance de mettre la main sur une médaille », alors la pression se fait plus forte, » dit Tyler, « mais nous pouvons en rire tout de même. »

John, le père de Richard, médaillé de bronze aux Jeux panaméricains de 1967, a également participé aux Jeux de Munich de 1972 dans la classe Finn, et était le coéquipier canadien de Peter Bjorn. Cette même année, Richard n’a que trois ans et demi et il accompagne sa famille au cours de la tournée européenne préolympique de son père, qui transportait son voilier Finn sur une remorque tirée par une fourgonnette de camping. Il dit que cette expérience a certainement eu une influence sur son rêve inébranlable de devenir un médaillé olympique.

Mais la passion de la voile s’étend sur des générations pour la famille Clarke.

« Je dois beaucoup à ma famille de m’avoir transmis l’ADN pour pouvoir devenir un navigateur de haut niveau, » dit Richard, dont les grands-pères étaient tous les deux marins et ont même perdu la vie en mer. Son arrière-grand-père naviguait également et faisait l’aller et le retour entre l’Angleterre et l’Australie sur les gros bateaux.

« Mes parents se sont rencontrés en faisant de la voile. J’ai eu beaucoup de chance d’hériter cette génétique qui me permet d’avoir le sens marin, de pouvoir juger les courants marins et de voir dans ma tête la meilleure façon d’aller du point A au point B. »

Maintenant, pour Tyler et Richard, ce lien olympique familial canadien est encore lié en 2012. Toutefois, en considérant tout ce qui les a menés vers cette possibilité, il est clair que ces Jeux olympiques n’ont qu’une seule signification pour cette équipe canadienne.

« Je n’ai aucun désir d’aller aux Jeux olympiques pour en revenir les mains vides, » dit Richard. « Je suis un participant depuis assez longtemps. Je m’en vais à Londres pour remporter une médaille. »

Tyler et Richard commencent la compétition des Jeux olympiques en voile à Weymouth et Portland, Dorset, en Angleterre, le 29 juillet. La course Star pour la médaille se déroule le 5 août.

MONTEZ À BORD

Dans un élan pour faire participer les Canadiens à l’aventure des Jeux olympiques, Tyler et Richard ont réuni leurs efforts de manière à accroître le financement et l’inspiration au Canada. Afin de réduire le coût de l’équipement, des déplacements et de leur entraînement durant leur parcours vers Londres, quiconque fait un don à leur programme Montez à bord peut ajouter son nom sur le côté du voilier, ce qui souligne leur soutien.

« Nous recevons un bon financement, mais il reste tant à faire, » déclare Richard.

« Pour moins que ce qu’il en coûte pour faire un plein d’essence de votre voiture, vous pouvez faire une grande différence dans le cadre de notre programme. Ça prend un village pour élever un Olympien, et nous avons besoin de l’aide du village canadien. »

Les Canadiens peuvent en apprendre davantage sur l’équipe Clarke et Bjorn, sur son aventure olympique et sur la façon de l’appuyer à  clarkebjornsailing.com et getonboard.ca.

Photo par: Jacqueline Campbell