Le patin sur roulettes
Patineuse artistique à roulettes Kailah Macri (Whitby, ON), le meilleur espoir canadien pour une médaille en patinage à roulettes aux Jeux panaméricains.
Tant que les XVI Jeux panaméricains se déroulent en octobre, un groupe unique d’équipes vont représenter le Canada à Guadalajara, Mexique. Tout au cours de l’été, on profile des neuf sports qui concourent seulement aux Jeux panaméricains.
La prochaine fois que des épreuves de patinage de vitesse et de patinage artistique seront disputées à une compétition multisport, il ne sera pas question de lames aiguisées sur une surface de glace.
Lorsque les Jeux panaméricains commenceront à Guadalajara au mois d’octobre, Équipe Canada patinera sur des roulettes, dans le cadre du programme de compétition des sports à roulettes. C’est le plus haut niveau de compétition pour ce sport — contrairement à son pendant des sports d’hiver qui fait partie du programme des Jeux olympiques d’hiver depuis plusieurs années –, mais cela ne signifie pas qu’il y ait d’énormes différences entre les deux.
« Il y a des épreuves masculines et féminines de patinage libre aux Jeux panaméricains et elles sont similaires à ce que vous verriez sur la glace, a déclaré Maxine McKenzie, directrice technique, Sports à roulettes Canada. Les patineurs et les patineuses exécutent un programme court pour lequel ils reçoivent des points, et ensuite ils réalisent un programme long. Les courses de vitesse représentent certainement un sport similaire, si bien que les athlètes sur glace s’entraînent sur des patins à roues alignées pour pouvoir profiter de l’air frais durant l’été. »
Un croisement pareil entre les sports d’hiver et les sports d’été n’est en général pas commun, mais cela permet à Sports à roulettes Canada de tirer avantage du fait que certains des meilleurs patineurs de vitesse sur glace s’entraînent avec ses athlètes. Le croisement le plus notable a eu lieu en 1999, lorsque Cindy Klassen, six fois médaillée d’or olympique en patinage de vitesse, s’était préparée pour la saison d’hiver en représentant le Canada aux Jeux panaméricains de 1999 à Winnipeg. C’est ce qui a donné un élan à sa carrière, ayant joint l’équipe nationale en 1999 avant d’égaler le record canadien en termes de nombre record de médailles olympiques récoltées par un athlète canadien (ou une athlète canadienne) entre les Jeux de Salt Lake City 2002 et ceux de Turin 2006.
Bien que la majorité des patineurs sur glace ne concourent en général pas sur des roulettes comme l’a fait Klassen, Sports à roulettes Canada apprécie le temps, même limité, consacré par les athlètes d’hiver au patinage à roulettes.
« Cela donne certainement de la visibilité à notre sport, d’ajouter McKenzie. Malheureusement, cet entraînement croisé est le plus souvent temporaire, parce qu’en général nos compétitions se déroulent lorsque les patineurs de vitesse sur glace commencent leur saison de compétition ou d’entraînement. »
Cette année, l’équipe canadienne comprendra trois femmes et peut-être un homme. L’équipe féminine est composée de Morgane Echardour (Mississauga, Ont.) et de Martine Charbonneau (Greenfield Park, QC) pour les épreuves de vitesse ainsi que d’une jeune étoile montante, Kailah Macri (Whitby, Ont.) pour l’épreuve artistique. Charbonneau représente le Canada en compétitions internationales depuis 2005 tandis qu’Echardour a fait sa première apparition sur la scène mondiale en 2007. Macri, pour sa part, a raté les mondiaux de cette année pour se remettre d’une blessure, mais elle sera prête pour la compétition au Mexique. Chez les hommes, Sports à roulettes Canada espère obtenir l’autorisation d’envoyer un patineur de plus à Guadalajara pour l’épreuve de vitesse.
Il y aura beaucoup moins d’épreuves de vitesse à Guadalajara qu’aux Championnats du monde, car un programme réduit a été établi pour les Jeux panaméricains. Des compétitions auront lieu sur trois distances uniquement : le 300-mètre contre la montre, le 1000 mètres sprint et une épreuve de fond, le 10 000 mètres (course aux points et course éliminatoire). Ce format prévoit deux épreuves pour les sprinters et une seule pour les patineurs de fond, avec seulement 9 médailles en jeu, ce qui est très différent de ce à quoi les athlètes sont habitués.
« Il y a en général trois épreuves de sprint et trois épreuves de fond, et une médaille est allouée pour chacune d’elle, d’expliquer McKenzie. (Mais) aux Jeux panaméricains, et ce depuis 1999, ils combinent les distances de sprint. Par exemple, à Winnipeg, nous avions trois distances de sprint et une seule médaille avait été attribuée. Et ensuite, trois distances de fond, et seulement une médaille. Nous sommes conscients que les comités d’organisation doivent composer avec un nombre de médailles. C’est juste un peu différent cette fois-ci, (maintenant) il y a un total de trois courses »
D’un autre côté, l’épreuve artistique sera similaire en ce qui concerne le pointage et l’attribution des médailles que son pendant des sports d’hiver. Le programme court compte pour 25 pour cent de la note totale, et le programme long, 75 pour cent. La note finale sera calculée pour déterminer le podium.
En se basant sur le classement de l’équipe canadienne dans les épreuves de qualification en vitesse, on constate qu’il sera difficile pour le Canada de gagner une médaille. En effet, à l’approche de la participation du Canada aux Jeux, le pays est classé dans les deux derniers tiers des pays concurrents, et McKenzie pense que son équipe terminera les Jeux au même rang à Guadalajara. D’un autre côté, les plus grands espoirs de médailles du pays reposent sur les épaules de Macri, qui devrait réaliser une formidable performance. Après s’être remise de sa blessure, Macri ne peut qu’en apprendre de son expérience précédente.
« Dans l’épreuve artistique féminine, nous espérons gagner une médaille, a déclaré McKenzie. Par le passé, Macri a toujours bien performé contre les patineuses sud-américaines. »