Le squash compte bien conserver sa place au sommet
Jonathon Power, à gauche (Montréal, QC) affronte l’Anglais Peter Nicol à la finale de squash des Jeux du Commonwealth à Manchester, Angleterre dans une forme superbe qui lui a valu la médaille d’or. Power est un ancien numéro un mondial dans ce sport.
Tant que les XVI Jeux panaméricains se déroulent en octobre, un groupe unique d’équipes vont représenter le Canada à Guadalajara, Mexique. Tout au cours de l’été, on profile des neuf sports qui concourent seulement aux Jeux panaméricains.
Le Canada n’est pas un simple aspirant, car l’une de ses meilleures équipes panaméricaines est au sommet.
Depuis plus de quatre éditions des Jeux panaméricains et depuis les débuts, les Canadiens ont été les rois et les reines du court de squash. L’équipe canadienne a remporté un total de 23 médailles depuis 1995 – soit le plus grand nombre de médailles que tout autre pays. Et d’après Squash Canada, cette succession de succès n’est pas le fruit du hasard.
« Nous avons eu le joueur numéro un mondial dans nos rangs, Jonathon Power, qui a pris sa retraite il y a quelques années, ainsi que Graham Ryding qui était classé au numéro huit au monde, a déclaré Danny Da Costa, directeur exécutif de Squash Canada. Nous développons continuellement des joueurs compétitifs sur la scène mondiale. »
Le succès des joueurs repose sur deux volets. Squash Canada a toujours financé la participation de ses athlètes à des tournois autour du monde – des compétitions juniors aux championnats du monde, ainsi que les Jeux du Commonwealth.
Cependant, malgré ces efforts annuels, le facteur le plus important dans le développement des joueurs vient des athlètes mêmes. Plusieurs des joueurs de squash du Canada viennent de clubs, ils s’entraînent souvent ensemble et peaufinent leur jeu ensemble, sous le même toit, durant plusieurs années. Les clubs, qui ont permis aux joueurs de développer une routine de travail dans un environnement familier et d’être entourés de mentors, les ont aidés non seulement à remporter des médailles, mais aussi à gravir les classements mondiaux.
« Lorsque vous regroupez vos athlètes ou que vous avez un groupe d’athlètes qui s’entraîne ensemble, cela a ses avantages, a commenté Da Costa. Ils ne sont pas éparpillés dans tout le pays. Nous commençons à voir des athlètes qui se trouvent dans d’autres parties du Canada déménager pour s’entraîner ensemble. C’est vraiment une force d’avoir une pareille synergie au sein d’un club, parce que les jeunes et les professionnels sont attachés à leur club et reçoivent le soutien de tous les membres. »
Que ce soit dans un club ou sur un court pour représenter le Canada, le squash ressemble au tennis, sauf qu’il est joué dans une aire fermée. Les joueurs concourent dans un court qui comprend des murs sur trois côtés et une porte en verre. Le mur frontal comprend trois lignes, une ligne supérieure, une plaque de tôle et une ligne centrale. La ligne centrale est la ligne de service, et en servant les joueurs doivent frapper le mur entre la ligne de service et la ligne supérieure.
Après le service, les joueurs frappent tour à tour la balle sur n’importe lequel des murs. Si la balle frappe un mur par-dessus la ligne supérieure ou en dessous de la plaque de tôle, ou qu’elle rebondit deux fois sur le sol, le jeu prend fin et un point est accordé. Le gagnant est le premier joueur à marquer 11 points, sauf si le match atteint un score de 10-10, auquel cas, les joueurs continuent jusqu’à ce que l’un d’entre eux marque deux points de plus que son adversaire.
« Au niveau élite, c’est un jeu très stratégique, très dynamique, d’expliquer Da Costa. On le compare à un “jeu d’échec sur un court”, car il requiert beaucoup de tactiques. Un coup perdu ou une tactique qui n’aurait pas été bien exécutée vous feront courir autour du court pour essayer de regagner le contrôle du point. »
Aux Jeux panaméricains, la compétition comprend des épreuves simples, une épreuve par équipe et, nouveauté au programme de cette année, une épreuve double. Les épreuves simples et doubles consistent en un tirage au sort à l’issue duquel huit joueurs ou duos s’affrontent en commençant par un quart de finale, et les parties se jouent en trois manches sur cinq dans un format d’élimination directe. Par ailleurs, l’épreuve par équipe, consiste en un tournoi à la ronde suivi par des éliminatoires. C’est également une compétition plus longue, qui peut affecter la performance des joueurs.
« Les professionnels connaissent bien le format par tirage parce que le squash est avant tout un sport individuel, a déclaré Da Costa. La différence, c’est comme une sorte de marathon, parce qu’on joue beaucoup de parties en peu de temps. Les joueurs passent directement du tournoi simple au tournoi double et ensuite au tournoi par équipe, et c’est tout un ajustement. Normalement (durant l’année), ils se préparent seulement pour les tournois simples. Pour remporter un tournoi, il faut gagner quatre ou cinq matchs. Cette fois-ci ils devront jouer 10 ou 12 parties. »
Actuellement, Squash Canada envisage d’envoyer six athlètes au Mexique pour le tournoi des Jeux panaméricains. Ces trois hommes et ces trois femmes font tous partie du sommet du classement canadien. Le groupe des hommes est formé du Torontois Shahier Razik, quadruple champion national, du Montréalais Shawn Delierre et d’Andrew McDougall, de Calgary. Razik et Delierre – qui figurent tous les deux parmi les 40 premiers au classement mondial – étaient membres de l’équipe de 2007 qui avait remporté une médaille d’argent à l’épreuve par équipe et une médaille de bronze en simple. McDougall, d’un autre côté, est un joueur plein d’avenir dans le système canadien, qui espère faire sa marque cet automne.
La formation féminine n’est pas aussi profonde que celle qui avait concouru il y a quatre ans à Rio de Janeiro et est formée d’un tout nouveau trio. Au tournoi de Guadalajara prendront part la championne canadienne, Miranda Ranieri et Stephanie Edmison de Toronto, ainsi que Samantha Cornett, d’Ottawa. Ranieri a peaufiné son jeu dans le système universitaire des États-Unis en jouant au sein de la National Collegiate Athletic Association (NCAA), tandis qu’Edmison fait partie des meilleures joueuses au monde en double.
À l’approche des Jeux panaméricains, les athlètes canadiens ont comme défi de maintenir leur pays au sommet du podium. Mais avec une formation renouvelée cette année, la tâche pourrait s’avérer plus difficile que par le passé.
« Nous sommes chanceux d’avoir un âge d’or de grands joueurs de squash, a ajouté Da Costa. Nous sommes dans une période de transition, mais nous savons que nos joueurs sont capables de remporter des médailles et de perpétuer l’héritage que nous avons établi au niveau panaméricain. C’est difficile (parce que) tous les joueurs au monde sont en train de s’améliorer. »