Célébrons la Journée olympique avec Jim Worrall, qui fête son 95e anniversaire

Vingt ans avant la naissance de Jim Worrall, le Mouvement olympique moderne voyait le jour.  C’est comme si le destin avait lié le plus ancien Olympien  et administrateur olympique aux origines du Comité international olympique (CIO) qu’il allait d’ailleurs joindre plus tard.

Aujourd’hui, c’est la Journée olympique, et Worrall fête ses 95 ans. (On pense qu’il est le deuxième Olympien le plus âgé après Marjory Saunders, 96 ans, archère olympique des Jeux de 1972.) C’est la journée olympique parce que, comme l’explique Worrall, le 23 juin 1894, le Baron français Pierre de Coubertin a inspiré un groupe de citoyens  concernés à penser à la création d’une organisation qui mettrait sur pied une série de Jeux pour l’avenir.  Ce concept a donné vie au CIO.

La Journée olympique nous rappelle que les Jeux représentent beaucoup plus que les milliers d’athlètes qui concourent l’un contre l’autre.  Les Jeux sont fondés sur des idéaux, révisés et mis au point au cours du siècle dernier, qui allient le sport à l’éducation et à la culture et qui puisent leurs racines dans l’éthique et le respect, la recherche d’une vie basée sur la joie de l’effort.

Et qui de mieux pour célébrer la Journée olympique avec nous que Worrall, dont l’histoire est ancrée dans le Mouvement olympique. Il a été président l’Association olympique canadienne (et en est le président d’honneur à vie). Membre de longue date du CIO, également à titre de membre exécutif. Président du comité qui a révisé la Charte olympique. Un des organisateurs en chef des deux précédents Jeux organisés au Canada, Montréal 1976 et Calgary 1988. Chef de mission et chef de mission adjoint du Canada à deux reprises. Officier de l’Ordre olympique du Canada. Membre de trois Panthéons des sports. Porte-drapeau du Canada aux Jeux olympiques de 1936. Sauteur de haies.

L’histoire olympique de Worrall commence lorsqu’il fait ses premiers pas dans le sport. Après avoir quitté l’Angleterre pour s’installer à Montréal avec sa famille en 1920, Worrall commença à remporter des compétitions de saut en hauteur ainsi que des courses de basses et hautes haies à l’école primaire.  « J’étais raisonnablement doué pour l’athlétisme, » commente-t-il.

À l’école secondaire, il continue d’exceller dans les rencontres d’athlétisme de la ville.  À l’Université McGill, un entraîneur d’athlétisme qui avait entendu parler de ses habiletés au secondaire, demande à Worrall de se joindre à l’équipe de l’université. Pour l’Université McGill, il a concouru sur deux distances en haies basses et en saut en hauteur; il concourait également au sein de l’Association athlétique amateur de Montréal.

Worrall s’est lié d’amitié avec Phil Edwards, qui avait « bien fait » aux Jeux olympiques de 1928 et de 1932. (Il a remporté quatre médailles de bronze.) Worrall a fait partie d’Équipe Canada pour les Jeux de l’Empire britannique de 1934 (devenus plus tard les Jeux du Commonwealth), soit sa première compétition d’envergure. Il a participé à la course de haies hautes. « J’ai réussi à décrocher une médaille d’argent », raconte-t-il.

Deux ans plus tard, Worrall devenait un Olympien. À la cérémonie d’ouverture des Jeux de 1936 à Berlin, il porta le drapeau canadien. « C’est à ce moment que j’ai acquis une certaine notoriété », déclare-t-il. « J’ai l’impression que c’est parce que j’étais le gars le plus grand de l’équipe. »  Il a concouru au 110 mètres et au 400 mètres haies, mais n’a atteint aucune finale.

Worrall continue de s’impliquer dans le sport, un chemin dicté par son goût pour l’athlétisme et par son désir de demeurer actif. Cela a préparé le terrain pour ses remarquables réalisations dans le sport canadien et international.  (Il a également été un avocat chevronné.)

Worrall affirme qu’il croit fermement que le sport est une activité utile qui aide les gens à prendre conscience de leur valeur et à développer un sentiment de satisfaction et un sens des valeurs. Il pense qu’il est important pour les enfants de participer à des activités sportives, car cela les aide à acquérir des habiletés et de la confiance ainsi qu’un sens de la saine compétition. « C’est, ajoute-t-il, l’idée fondamentale du Mouvement olympique. »

Pour l’Olympien qui vit à Toronto et exerce encore des fonctions à la Sport Alliance of Ontario, le sport amateur et l’Olympisme sont des concepts extrêmement bénéfiques pour ceux qui y participent avec sérieux et honnêteté.

« Lorsqu’on parle, ces jours-ci, des idéaux de franc-jeu et d’honnêteté, cela semble un peu dépassé », commente Worrall. « Et je suis un peu vieux jeu, j’ai 95 ans, bientôt un siècle. J’ai été élevé selon ces idéaux.  Je ne les ai jamais reniés. »

Il est persuadé du bon déroulement des Jeux olympiques d’hiver l’année prochaine en Colombie-Britannique.  Worrall appuie l’objectif qui est d’accaparer le podium, mais il reconnaît que ce sera difficile face à la compétition mondiale. « Certains de ces sports d’hiver ont été inventés bien avant leur arrivée au Canada », ajouta-t-il.

Lorsqu’on lui demande dans quel sport d’hiver il aurait aimé concourir, Worrall répond : « J’essaierais bien le bobsleigh, comme ça je n’aurai qu’à m’asseoir ». Quelques minutes plus tard, il aimerait bien s’essayer à la raquette.