Trois médailles dans sa boîte à chaussures… Rencontre avec la plongeuse Émilie Heymans
La plongeuse Émilie Heymans fait partie d’une classe à part – elle a, à son actif, trois médailles en trois participations olympiques. Elle a remporté une médaille à chacune de ses participations aux trois derniers Jeux olympiques, ce qui l’a propulsée au rang des cinq Canadiens à être montés sur le podium à trois Jeux olympiques d’affilée. En août dernier, à Beijing, Heymans a remporté l’argent à la plate-forme de 10 m. En 2004, elle a décroché le bronze au10 m synchro (avec Blythe Hartley) et en 2000, elle a gagné l’argent au 10 m synchro (avec Anne Montminy). Elle a récemment décidé de se consacrer à l’épreuve du 3 m dans sa quête d’une quatrième participation olympique en 2012.
Vous avez connu des progrès réguliers sur la plate-forme de 10 m, ayant terminé 5e en 2000, 4e en 2004 et 2e en 2008. Comment avez-vous réussi à tout mettre en place pour Beijing?
C’est l’expérience, on sait à quoi vous attendre, sur quoi travailler et comment se préparer pour ce jour spécial.
Vous êtes une triple médaillée olympique. Est-ce que vous éprouvez une sensation différente lorsque vous avez gagné une médaille individuelle par rapport à une médaille en synchro?
Les trois médailles sont spéciales, et chacune d’elle a une saveur différente. Ma première médaille était la concrétisation de mon rêve d’enfance. Ma deuxième médaille était spéciale parce j’avais partagé ce moment unique avec mon amie Blythe, c’était une sensation merveilleuse. C’est le rêve de tout athlète de réaliser sa meilleure performance aux Jeux olympiques, et c’est ce que j’ai fait à Beijing, à l’épreuve la plus prestigieuse en plongeon – le 10 mètres individuel. C’est ce qui rend cette médaille si spéciale.
Vous n’avez pas réellement le physique typique d’une plongeuse, particulièrement si on vous compare avec les jeunes plongeuses chinoises qui ont remporté l’or et le bronze lorsque vous avez remporté l’argent. Cependant, vous avez connu un succès exceptionnel sur la scène mondiale. À quoi attribuez-vous cela?
Parce que je suis plus grande qu’une plongeuse de plate-forme typique, mes rotations ne sont pas aussi rapides que celles d’une adolescente asiatique menue. Pour cette raison, j’ai dû travailler sur la puissance de mon envol et le renforcement de mes abdominaux, de mon dos et de mes muscles dynamiques afin de générer de la vitesse et des entrées parfaites dans l’eau.
Comment avez-vous découvert le plongeon?
Je pratiquais la gymnastique depuis l’âge de cinq ans, et même si je réalisais de bonnes performances, mon entraîneur pensait que je n’avais pas d’avenir en gymnastique parce que j’étais trop grande et m’a conseillé d’essayer le plongeon. J’ai beaucoup pleuré parce que la gymnastique était ma passion, mais j’ai suivi son conseil et je suis passée au plongeon. Je suis tombée tout de suite amoureuse de ce sport.
Lorsque vous êtes sur la plate-forme, à quoi pensez-vous avant de sauter?
Je passe en revue les points techniques clés de mon plongeon.
Vous êtes une vétérane des Jeux olympique – lorsque vous concourez sur la plus grande scène mondiale sentez-vous que vous représentez tout un pays, que le Canada a les yeux tournés vers vous et espère votre succès?
Ce serait la pire des choses à faire. Il faut rester concentré sur ce qu’on va faire, c’est-à-dire plonger.
Pouvez-vous décrire votre état d’esprit au cours de cette décennie, ce qui vous a motivé à surmonter les obstacles et à poursuivre en vue de remporter de plus grands succès?
J’ai toujours considéré que les obstacles ou les déceptions étaient des occasions de grandir et qu’il faut en tirer profit, car ils me rapprochent de mon objectif .
Sur le plan personnel, quelle est la différence pour vous entre le 10 m et le 3 m?
Le 10 m est physiquement très exigeant, et je ne pense pas que mon corps pourrait passer au travers d’un autre cycle olympique. L’impact à l’entrée au tremplin de 3 m est plus faible et peut causer moins de dommages au cou, aux épaules et au dos. Au 10 m, l’envol se fait à partir d’une plate-forme en béton par opposition à un tremplin, au 3 m. Sur le tremplin, il faut être patient et laisser la planche faire le travail pour soi afin de prendre de la hauteur.
Dix en dix avec Émilie Heymans
• Où gardez-vous vos médailles : dans une boîte à chaussures
• Idole dans le sport : Nadia Comaneci
• Activité préférée en dehors du plongeon : Magasinage, danse
• La plus grande influence sur votre carrière : Mon entraîneure, Yi Hua Li
• Ville où vous avez préféré concourir : Barcelone
• Émission de télévision préférée : Sex and the City
• Fruit préféré : Pêche
• Comment aimez-vous passer vos soirées du vendredi : avec mes amis
• La cuisine chinoise est : délicieuse
• La tâche que vous aimez le moins : Le ménage