COC se souvient d’Emil Kossev

Le Comité olympique canadien (COC) se joint à la communauté sportive canadienne pour adresser ses condoléances à la famille d’Emil Kossev, expert en technologie de la performance de l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de 2008 et aux Jeux panaméricains de 2007. Son influence sur plusieurs programmes axés sur les sports d’été était inestimable.

« Le domaine d’expertise d’Emil était l’utilisation pratique de la technologie », a déclaré Mitch Geller, directeur de haute performance à Diving Plongeon Canada. « Mais il a également contribué à une confiance et à un enthousiasme palpables. Il ne se laissait pas intimidé par ce que les autres (pays) faisaient, parce qu’il savait que nous aussi, nous faisions du bon travail. Cette attitude a été très importante durant les Jeux olympiques. »

Malheureusement, Emil était incapable de voyager pour les Jeux olympiques de 2008. Il a lui-même choisi de se retirer de l’équipe des Jeux de Beijing, le 14 juillet, afin de suivre un traitement contre le sarcome à cellules claires à Seattle. Sa longue lutte contre le cancer a pris fin le 15 septembre, date à laquelle il est décédé à l’âge de 42 ans.

Durant sa relative brève collaboration avec les équipes olympiques canadiennes, Emil a eu un impact considérable sur leur performance. En octobre 2006, il a fait une présentation au Sommet Sport Innovation à Victoria et a plus tard participé à des projets spéciaux avec les équipes d’aviron, de canoë-kayak et de plongeon. En avril 2007, le COC annonçait qu’Emil se joignait au programme Vers l’excellence à temps plein en tant qu’expert en technologie de la performance. Emil a fait plus que formuler des commentaires; il a enseigné aux membres de la mission olympique comment utiliser les systèmes de technologie de la performance et de technologie vidéo de pointe. Il a pu ainsi s’assurer que cette innovation gardait son caractère pratique en la rendant utile à même l’entraîneur le moins au fait de la technologie.

« Emil fut, à bien des égards, d’une aide précieuse. Il nous a forcé à nous écarter de notre zone de confort en nous montrant le potentiel de la technologie du sport », a déclaré Adam Parfitt, coordonnateur national de Rowing Canada Aviron. « Il avait une attitude confiante qui nous a poussé à penser de façon créative au sujet des avenues à explorer. Il disait : “Tu peux l’essayer, je vais t’aider à réussir”. Il était prêt à aider quiconque en manifestait l’intérêt. Et son attitude était contagieuse. »

Grâce à ses connaissances techniques, Emil a aidé à élaborer des stratégies en vue d’améliorer la performance d’athlètes et d’équipes qui présentaient les meilleures chances de succès aux Jeux de Beijing et au-delà. Il a mis sa vaste expérience au service de l’équipe canadienne. Il a été membre de l’équipe nationale d’aviron de la Bulgarie pendant une dizaine d’années et est ensuite devenu entraîneur de l’équipe américaine d’aviron; il a par ailleurs utilisé une technologie d’avant-garde pour aider cette équipe à améliorer son programme.

Malgré ses antécédents techniques, la personnalité d’Emil a aidé à instaurer une attitude de victoire au sein de chaque sport avec lequel il a collaboré. L’un des sports qui illustre le mieux ce fait est le plongeon – d’après Mitch Geller, Emil a rapidement « fait partie du paysage » – et particulièrement la vétérane Émilie Heymans. Geller appuie Parfitt en disant qu’Emil est venu réparer les choses et il ne faisait aucun doute qu’il y réussirait.

« Il ne s’agit pas seulement de l’expertise d’une personne, mais aussi de sa personnalité », a ajouté Geller. « De ce qu’elle apporte pour inspirer l’enthousiasme, la confiance et la motivation. Nos plongeurs et entraîneurs avaient confiance en lui. »

Citons notamment l’entraîneure Yi Hua Li, à qui Emil enseigna l’utilisation de la technologie vidéo afin d’amener la plongeuse Émilie Heymans à un niveau supérieur. Les statistiques ont démontré qu’il y avait particulièrement un plongeon qu’Heymans n’arrivait pas à exécuter avec constance et qui l’avait tenue à l’écart du podium olympique en 2000 et en 2004. C’est celui qui commence en équilibre et qui finit par un triple saut périlleux arrière. Il a un très haut niveau de difficulté et si Heymans améliorait sa technique, cela aurait fait une énorme différence.

« Nous avons signalé ce problème à Emil », a indiqué Geller. « Heymans s’est concentrée sur ce plongeon. Sous la direction d’Emil, Plongeon Canada a mis au jour ce qui différencie un bon plongeon d’un plongeon médiocre : une différence subtile dans le rythme d’Heymans. »

Aux précédents Jeux, Heymans, sous l’effet du stress, a été incapable de miser sur le potentiel de ce plongeon. Mais aux Jeux olympiques de 2008, elle l’a réussi trois fois de suite. Lors de la finale, Geller a affirmé que ce plongeon l’avait propulsée aux rangs des médaillées d’or ou d’argent. La brillante performance d’Heymans lui a permis de remporter la médaille d’argent et a même failli mettre fin à la série de médailles d’or de la Chine.

Après les Jeux, Hua Li voulait rencontrer Emil. « Il aurait été tellement content », a-t-elle affirmé.

À Beijing, le plongeon (avec deux médailles d’argent) et l’aviron (1 d’or, 1 d’argent et 2 de bronze) faisaient partie des sports les plus productifs du Canada.

De retour à Seattle, même dans ses derniers moments, Emil ne pensait qu’à guérir afin de revenir et d’aider encore plus de sports d’été au Canada à atteindre un plus haut niveau de performance. En fait, son calendrier était encore rempli de projets, et ce, jusqu’en 2009.