Le rêve d’enfant de Mikaël Kingsbury, champion des bosses, se concrétise enfin

Depuis qu’il est garçon, Mikaël Kingsbury commence ses journées en se rappelant qu’un jour il sera champion olympique.

Après avoir vu le Finlandais Janne Lahtela gagner l’or en bosses à Salt Lake City 2002, Kingsbury, qui avait alors 9 ans, a dessiné les anneaux olympiques sur un morceau de papier où il a aussi inscrit « Je vais gagner », puis l’a collé au plafond, au-dessus de son lit. Il voit ce dessin à son réveil tous les matins depuis.

Kingsbury a depuis bel et bien gagné — et beaucoup. L’athlète de 25 ans compte 48 victoires sur le circuit de la Coupe du monde, un record, et il est arrivé à PyeongChang 2018 au sommet du classement mondial. Pourtant, une chose manquait à son palmarès : une médaille d’or olympique. Mais à PyeongChang, le vent a tourné en sa faveur.

Le Canadien Mikaël Kingsbury célèbre après avoir remporté son premier titre olympique à l’épreuve masculine des bosses aux Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang 2018, au Parc de neige de Phoenix, en Corée du Sud, le lundi 12 février 2018. LA PRESSE CANADIENNE/Jonathan Hayward

« Je viens de réaliser mon rêve aujourd’hui et c’est la plus belle journée de ma vie », a dit Kingsbury après avoir gagné l’or à l’épreuve masculine des bosses au jour 3 des Jeux, à PyeongChang.

Il y était presque parvenu à Sotchi 2014 quand il a gagné l’argent derrière son coéquipier canadien, Alexandre Bilodeau. Mais Kingsbury savait que malgré tout le succès qu’il avait déjà remporté, rien n’était garanti à PyeongChang. Il a donc commencé à travailler avec un conseiller afin de se préparer psychologiquement à soutenir les pressions uniques qui ne surviennent qu’une fois tous les quatre ans aux Jeux d’hiver.

Alex Bilodeau (à gauche) et Mikaël Kingsbury célèbrent leurs médailles d’or et d’argent respectives après l’épreuve des bosses à Sotchi 2014.

« (Parmi) les athlètes du top 20, n’importe qui peut gagner aux Jeux olympiques. Tout est dans la tête », a expliqué Kingsbury. « C’est un événement où tout le monde est plus nerveux et aujourd’hui, le parcours était difficile. Il n’a pas été facile de se rendre jusqu’en bas et cela joue beaucoup sur l’état d’esprit. »

Sachant ce qui était en jeu — et que ses parents étaient dans la foule pour l’encourager —Kingsbury a admis se sentir nerveux au début de la journée. Mais après avoir enfilé son casque et ses lunettes et avoir pris le départ, sa nervosité a disparu.

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Le Canadien Mikaël Kingsbury en action durant la finale de l’épreuve masculine des bosses à PyeongChang 2018 le 12 février 2018. (Photo : Vaughn Ridley/COC)

« Aujourd’hui, j’ai essayé de garder ça aussi simple que possible dans ma tête », a affirmé Kingsbury. « J’ai essayé de rester concentré sur ma performance. Je savais que mes parents étaient (dans la foule). J’ai essayé de ne pas trop les regarder. Je me suis concentré sur les bosses. J’étais tellement dans ma zone que je ne pouvais pas me concentrer sur la foule ou sur la musique qui jouait. »

Quand sa dernière descente a été terminée, Kingsbury a toutefois sauté sur l’occasion pour célébrer avec les gens qui encouragent son rêve olympique depuis son enfance.

Le Canadien Mikaël Kingsbury célèbre après avoir remporté l’épreuve masculine des bosses aux Jeux olympiques d’hiver de 2018, au Parc de neige de Phoenix à PyeongChang, en Corée du Sud, le lundi 12 février 2018. LA PRESSE CANADIENNE/Jonathan Hayward

« C’est tellement spécial pour moi de gagner une médaille d’or et de voir (mes parents) tout de suite après », a-t-il déclaré. « Je suis tellement content qu’ils aient été ici pour voir ça. J’avais très hâte de les prendre dans mes bras quand j’ai su que j’allais gagner. »

Même s’il reste à savoir si Kingsbury conservera ce dessin inspirant au-dessus de son lit — ou s’il s’en fera possiblement un nouveau —, il sait une chose très importante.

« Je serai champion olympique pour le reste de ma vie. »