Les athlètes BMX et leur mode de vie intrépide

Ce n’est pas le vélo de votre petit frère.

Les olympiens en BMX sont perchés sur des cadres en fibre de carbone et plongent, à partir de rampes, à des vitesses obscènes, fouettant leurs pédales, cherchant la tête du peloton dès le premier « kink ».

Zéro à 60 en quelques secondes

Le cycliste de l’équipe canadienne Jimmy Brown atteint 60 km/h dans les deux premières secondes de sa descente, et c’est crucial de le faire, selon l’entraîneur canadien Ken Cools. « Vous allez à 60 km/h au moment où vous atteignez le premier saut de 40 pieds et si vous n’avez pas le courage de le faire, vous n’irez pas nulle part », dit-il.

Semblable à d’autres sports explosifs aidés de la gravité (bobsleigh, ski cross), le début est le moment le plus important. Le « kink » est la première descente très rapide, à la ligne de départ. En ressortir à la tête du groupe donne, selon Brown, une bonne chance de gagner la course. Pour réussir, il faut user de puissance incroyable. « La plupart des gars peuvent battre n’importe qui au squat, à n’importe quelle salle d’entraînement, n’importe quand », a rajouté Cools.

Des cyclistes de classe internationale comme Brown, ou l’olympien de 2012 Tory Nyhaug, passeront trois heures sur la piste, trois fois par semaine, pour travailler les aspects techniques du vélo. Ajoutez à cela trois heures d’entraînement en salle de sport, une variété de sessions d’entraînements-croisés et de la course à pied.

« C’est un sport de contact, il y a beaucoup de coups aux virages et vous devez être capable de tenir votre propre vélo. » – Ken Cools, entraîneur de BMX

Vous l’avez ou vous ne l’avez pas

« La peur… vous avez juste à la désactiver, vous ne pouvez pas avoir peur de rouler sur ces pistes qui sont juste trop grandes et complexes », a mentionné Brown, qui est présentement à la Coupe du monde Supercross BMX UCI, avec un os cassé dans sa jambe.

Il a manqué toutes les compétitions de l’année 2012, y compris les Jeux olympiques, avec un poignet cassé. En 2013, c’est une fracture à la clavicule qui l’a ralenti. « Les blessures arrivent à tout le monde, il faut vivre avec », a commenté Brown, qui est « relativement en forme » et qui travaille avec un psychologue sportif pour « éteindre la crainte ». Il utilise des techniques de respiration et des mots apaisants avant de se lancer.

Quelques enfants sont juste intrépides avant tout. « J’ai vu des enfants de quatre ou cinq ans qui feront certainement des grands athlètes de BMX, juste parce qu’ils ne s’en soucient pas », se rappelle Cools, qui a noté que la Colombie-Britannique et l’Alberta sont les provinces les plus dominantes au niveau du talent. Brown et Cools sont tous deux d’Airdrie, située à une demi-heure au nord de Calgary, où les pistes de BMX sont faciles à trouver.

Si vous vous trouvez une piste, n’importe où au Canada et que vous y allez avec votre vélo… vous savez maintenant dans quoi vous vous embarquez.