Les joueurs de soccer sont-ils assez coriaces ?

Pendant le mois de septembre, olympique.ca explorera la question suivante : « Comment devient-on athlète parfait? ». Nous ne viserons pas à vous donner la réponse définitive, mais plutôt à rendre hommage à de grands athlètes et à leurs réalisations sportives – tant au niveau national qu’international –, et ce, pendant tout le mois. Nous vous invitons donc, chers amateurs, à nous faire part de vos héros et de vos moments favoris.

Enfanté par l’Angleterre, peaufiné par le Brésil et distribué par la Suisse, le foot déchaîne les passions dans la majorité des pays du monde.

En Amérique du Nord cependant, le football – celui qui se joue avec les pieds – lutte toujours pour sa légitimité dans certains cercles, mais heureusement, c’est une bataille qui n’a plus lieu d’être.

Prenons par exemple l’article publié plus tôt ce mois-ci par mon collègue Steve Boudreau où il classe les sports selon les habiletés athlétiques qu’ils requièrent. Le football (soccer) a été exclu de la liste. Ce n’est pas la faute de Steve qui a pourtant fait un effort louable pour inclure les sports internationaux. Le soccer est une victime traditionnelle du chauvinisme sportif de notre région du monde, et son exclusion de cette liste est une conséquence de cet héritage.

Les préjugés envers le soccer sont un dommage collatéral de la théorie de l’exceptionnalisme américain, qui se traduit par une dévalorisation du beau jeu en faveur des sports locaux plus brutaux. Le pire péché du soccer est en fait de ne pas avoir vu le jour aux États-Unis ou au Canada.

 

Les vedettes du soccer comme Didier Drogba n’hésitent pas à enlever leur chandail. C’est peut-être une tactique secrète de la FIFA dans le but de vendre les « qualités athlétiques » du soccer à un public nord-américain qui ne se doute de rien.

Rappelons-nous les remontrances du commentateur sportif américain Keith Olbermann pendant la Coupe du monde de 2014. (C’est d’ailleurs la seule et unique fois où ses ennemis jurés de la droite et lui ont été du même avis – la force unificatrice du soccer!)

L’illustre commentateur de hockey sur glace canadien Don Cherry fait d’ailleurs souvent référence au soccer lorsqu’il veut discréditer les joueurs européens de la Ligue nationale de hockey.

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Olbermann a même eu la gentillesse d’offrir ses conseils sur la façon de rendre le sport le plus populaire au monde attrayant pour les Américains. C’est que le sport adoré partout sur terre n’est pas suffisant dans sa forme actuelle pour les foules avides de coups qui confondent trop souvent sport et groupe dont les membres ont la propension à essayer de blesser leur prochain. Mais, ce n’est pas sans raison qu’on ne retrouve pas Jackass : Le film dans la section des films de sport.

Bien exécuté, le tacle est un art. Il ne suffit que d’une seconde de trop pour qu’un tacle cause des blessures suffisamment sérieuses pour mettre fin à une carrière. Mais ce n’est jamais aussi cool qu’un coup de coude sur le nez et c’est ce qui manque pour attirer les puristes du hockey. Désolé.

Le soccer et ses qualités athlétiques n’ont pas besoin qu’on les défende. C’est un sport qui exige que ses joueurs utilisent leur corps au complet, même si les observateurs se concentrent souvent sur les tableaux de courses faciles à déchiffrer. On a écrit des livres et fait des études sur les exigences physiques du soccer. Dans les hautes sphères du sport, il n’y a pas de place pour une piètre forme physique. Pour certains, ce ne sera jamais assez brutal parce que le but des joueurs de soccer n’est pas de tenter d’arracher la tête de l’adversaire en usant inutilement de violence. De toute façon, notre partie du monde a suffisamment d’ouverture d’esprit pour passer outre les critiques du soccer.

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Si on se fie au nombre d’inscriptions, le soccer est de plus en plus populaire en Amérique du Nord. Les grandes vedettes du soccer sont connues de tous et font vendre, comme en témoignent les montants indécents payés en commandites par les entreprises américaines. Le sport s’est introduit lentement, mais sûrement au Canada et aux États-Unis depuis les deux dernières décennies. Il est maintenant bien établi et laisse entrevoir une domination démographique à long terme.

 

Cristiano Ronaldo reçoit beaucoup d’argent des entreprises américaines, entre autres. Illustration de Braulio Amado, photo de Getty Images, publication dans Bloomberg Businessweek

Il ne faut pas négliger le fait que la richesse mondiale se déplace vers l’Est et que dans un avenir rapproché, ce seront les sports américains qui devront courtiser le reste du monde et non le contraire. Le dilemme chinois de la NBA et l’ambition dévorante de la NHL de percer le marché international en sont de bons exemples.

Le soccer n’a pas besoin d’être « tough» dans le sens nord-américain du terme. C’est un sport aux remarquables qualités athlétiques qui attire de plus en plus de jeunes athlètes nord-américains en quête de richesse et de gloire internationales. Le combattre ne serait que nier (parce qu’il sera impossible de le retarder) l’inévitable.

D’accord? Pas d’accord? Faites-nous savoir votre opinion sur le sport qui à votre avis exige le plus d’habiletés athlétiques dans les commentaires et sur Facebook.