Les patineurs artistiques auront un avant-goût de Sotchi à la finale du Grand Prix

Jusqu’aux Jeux de 2014 à Sotchi, les meilleurs athlètes de la plupart des sports olympiques se mesureront à leurs rivaux pratiquement toutes les semaines sur le circuit de la Coupe du monde.

Mais pour les patineurs artistiques, la finale du Grand Prix ISU qui aura lieu le week-end prochain est la seule occasion pour les prétendants au podium olympique de se rencontrer. Pourquoi? La structure du Grand Prix veut que les patineurs et couples ne puissent prendre part qu’à deux épreuves, et les médaillés des derniers Championnats du monde ne se croisent jamais. virtuemoiroes

À la suite des résultats du Grand Prix, la liste de compétiteurs présents à Fukuoka au Japon sera très intéressante et pourrait bien nous donner un aperçu des Jeux de Sotchi en février.

Danse sur glace

Finalistes : Meryl Davis et Charlie White USA; Tessa Virtue et Scott Moir CAN; Ekaterina Bobrova et Dmitri Soloviev RUS; Nathalie Pechalat et Fabian Bourzat FRA; Kaitlyn Weaver et Andrew Poje CAN; Anna Cappellini et Luca Lanotte ITA.

Comme prévu, les six meilleures paires des Championnats du monde de 2013 seront de la partie.

Depuis que Virtue et Moir et Davis et White sont montés sur les deux premières marches du podium des Jeux de 2010 à Vancouver, les deux tandems remportent les titres mondiaux en alternance. Les deux couples en possèdent deux. Depuis le début de la saison, ce sont Davis et White qui ont obtenu les meilleurs résultats. Ils ont aussi quatre victoires de la finale du Grand Prix à leur palmarès et il s’agit de la seule médaille d’or qui manque à la collection de Virtue et Moir. Vous pouvez vous attendre à des performances spectaculaires alors que les Canadiens poursuivent leur progression jusqu’au sommet du podium en février.

Quatre équipes se disputeront donc la médaille de bronze… comme à Sotchi. Lors des Championnats du monde de 2013, Bobrova et Soloviev sont montés sur la dernière marche du podium, et ils devront faire face à la pression de rééditer l’exploit devant leurs compatriotes en février. Un an auparavant, la médaille de bronze revenait à Pechalat et Bourzat. Weaver et Poje font partie du top 5 depuis les trois dernières années et depuis le début de la saison, c’est eux qui ont obtenu les meilleurs résultats après Virtue et Moir et Davis et White. Cappellini et Lanotte ont pour leur part terminé au pied du podium des Championnats du monde avec une quatrième position.

C’est vraisemblablement le niveau de difficulté qui départagera les médaillés particulièrement dans le programme court où la plus petite erreur peut retrancher beaucoup de points et creuser un écart trop grand pour être rattrapé pendant la danse libre.

Hommes

Finalistes : Patrick Chan CAN; Tatsuki Machida JPN; Yuzuru Hanyu JPN; Maxim Kovtun RUS; Daisuke Takahashi JPN – blessé, remplacé par Nobunari Oda JPN; Han Yan JPN.

Le principal adversaire de Chan est lui-même.

chanaction

Il y a trois semaines au Trophée Eric Bompard, il a montré qu’il récolte des records du monde lorsqu’il est au sommet de son art en frôlant la barre des 300 points. Il est dans une classe à part. Chan a déjà deux victoires en finale à son actif, en 2010-2011 et en 2011-2012, en préambule aux deux premiers de ses trois titres de champions du monde.  

Si Chan fléchissait, ce serait vraisemblablement au profit d’un des Japonais. Takahashi, médaillé de bronze des Jeux olympiques et champion du monde en 2010, a été mis hors compétition par une blessure. Contrairement à Chan dont la participation à Sotchi est pratiquement assurée, la compétition est féroce entre les six Japonais qui se disputent trois places olympiques. Un podium à la finale du Grand Prix leur donnerait une longueur d’avance en vue des Championnats japonais. Hanyu, médaillé de bronze des Championnats du monde de 2012 et quatrième en 2013, a eu la malchance d’avoir à se mesurer à Chan lors des deux épreuves du Grand Prix auxquels il a pris part. Machida a déjà deux victoires en finale du Grand Prix à son actif, mais il a peu d’expérience sur la scène internationale parce qu’il n’a jamais patiné aux Championnats du monde. C’est tout le contraire pour Oda qui est fort d’une participation aux Jeux olympiques, en 2010, à Vancouver.

La situation est aussi complexe chez les Russes. Même s’il a déjà remporté deux médailles d’argent du Grand Prix, Kovtun n’est pas le grand favori pour la seule place qualificative du pays hôte à Sotchi. Le triple médaillé olympique Evgeni Plushenko a l’intention de participer à ses quatrièmes Jeux olympiques, mais il a décliné son seul tour de piste au Grand Prix en raison d’une blessure mineure. Han Yan est quant à lui un nouveau visage. Il a remporté l’or aux Championnats du monde junior et aux Jeux olympiques de la jeunesse et il rappelle Chan à ses débuts sur la scène sénior quand il n’était encore qu’un adolescent.  

Couples

Finalistes : Tatiana Volosozhar et Maxim Trankov RUS; Aliona Savchenko et Robin Szolkowy GER; Qing Pang et Jian Tong CHN; Kirsten Moore-Towers et Dylan Moscovitch CAN; Meagan Duhamel et Eric Radford CAN; Cheng Peng et Hao Zhang CHN.

Volosozhar et Trankov tiennent le haut du pavé. Après avoir participé aux Jeux de 2010 à Vancouver avec différents partenaires, ils ont commencé à travailler ensemble en mai dernier. Depuis, ils ont remporté deux médailles d’argent des Championnats du monde avant d’être couronnés champions du monde en 2013. Leur record personnel, et record du monde, surpasse de près de 20 points celui de Savchenko et Szolkowy, qui avec quatre titres de champions du monde sont loin d’être des adversaires négligeables. Dans un effort pour tenir tête aux Russes, les Allemands ont gonflé leur niveau de difficulté technique en incluant à leur programme un triple axel lancé, une figure très rarement exécutée. À Sotchi, tous les yeux seront rivés sur Volosozhar et Trankov sur qui repose l’espoir de donner une autre médaille d’or en couple à la Russie. La Russie (ou l’ex-URSS d’alors) a remporté toutes les médailles d’or olympiques depuis 1964, mais n’est pas arrivée à placer un couple sur le podium aux Jeux de 2010 à Vancouver.

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Les deux tandems canadiens ont le podium dans leur mire. Lors des Championnats du monde de 2013, Duhamel et Radford avaient l’avantage et ont remporté la médaille de bronze devant Moore-Towers et Moscovitch au quatrième rang. Depuis le début de la saison, ce sont Moore-Towers et Moscovitch qui offrent les meilleures performances et le couple ayant récolté le meilleur pointage après Volosozhar et Trankov. Il s’agit de la première rencontre entre les deux couples canadiens de la saison, et ils nous donneront un avant-goût de la compétition relevée que promettent d’être les Championnats canadiens au mois de janvier.

Pang et Tong sont les vétérans et les Jeux de Sotchi seront leurs quatrièmes. Ils ont deux titres de champions du monde et une médaille d’argent olympique à leur actif, mais ils ont connu des problèmes techniques au cours de leurs dernières saisons en raison de blessures récurrentes.

Dames

Finalistes : Mao Asada JPN; Julia Lipnitskaia RUS; Ashley Wagner USA; Anna Pogorilaya RUS; Adelina Sotnikova RUS; Elena Radionova RUS.

Il s’agit de l’épreuve qui ressemblera le moins aux Jeux olympiques. Quatre patineuses russes sont de la partie, mais seules deux d’entre elles pourront obtenir un laissez-passer pour Sotchi. Lipnitskaia semble prête à mettre la main sur l’un d’entre eux. À 15 ans, l’ancienne championne du monde junior est tout juste admissible aux Jeux olympiques, mais elle enchaîne les triples sauts avec aisance. La plupart parient sur Sotnikova, une autre championne du monde junior qui en est à sa deuxième année d’admissibilité chez les séniors, pour prendre la deuxième place olympique. Pogorilaya a causé la surprise cet automne, mais son manque d’expérience sur la scène internationale pourrait lui coûter sa place sur le tableau des Jeux de Sotchi. Il manque un an à Radionova pour être admissible aux Jeux de Sotchi.

Elle sera donc dans la même posture qu’Asada qui avait remporté la finale du Grand Prix en 2005-2006, mais qui n’avait pas l’âge requis pour prendre part aux Jeux de 2006 à Turin. Les temps ont changé. Asada est dorénavant la plus expérimentée avec deux titres de championne du monde et une médaille d’argent olympique. Armée d’un triple axel, elle est la seule femme au monde à tenter le plus difficile des triples sauts.

Wagner voudra se débarrasser de son surnom de « madame presque ». Deux fois championne américaine, elle avait raté la qualification pour les Jeux de 2010 à Vancouver par une place. Elle a terminé parmi les cinq premières aux deux derniers Championnats du monde, et les États-Unis comptent sur elle pour faire remonter le pays sur le podium de l’épreuve féminine olympique. Les Jeux de 2010 à Vancouver étaient les premiers depuis 1964 où aucune Américaine n’avait remporté de médaille olympique.

Deux des principales prétendantes au podium olympique brilleront par leur absence de la finale du Grand Prix. La championne olympique en titre et championne du monde Yu-Na Kim de la Corée du Sud a abandonné ses deux épreuves du Grand Prix pour soigner une blessure. Il manquait un point pour se qualifier pour la finale du Grand Prix à l’Italienne Carolina Kostner, championne du monde de 2012, qui a terminé au deuxième rang de la Rostelecom.