Comment exploiter sa ténacité en fonçant tête première

« S’agit-il du sport où l’on descend la piste tête première? »

Les athlètes de skeleton sont habitués à entendre cette question.

La réponse est : « Oui, et nous sommes exposés à des forces pouvant aller jusqu’à 5 G, comme dans “force gravitationnelle”. »

Expliquez-moi donc comment une joueuse de volleyball a commencé à faire du skeleton? Il faut poser la question à Cassie Hawrysh.

Hawrysh a joué au volleyball pendant tout son secondaire et au cours de sa première année d’université lorsqu’elle jouait pour l’équipe des Lancers de Windsor. Curieusement, sa carrière sportive a dévié vers le skeleton quand son père Ray a été victime d’une crise cardiaque.

Cassie HawryshSouhaitant se rapprocher de chez ses parents après l’incident, elle a donc quitté Windsor pour Regina, non loin de sa famille qui habitait à Brandon (Manitoba), ville où elle a grandi. À son arrivée cependant, les Cougars de Regina n’ont pas accepté Hawrysh dans leur équipe.

Mais cette athlète obstinée ne pouvait simplement pas s’imaginer fréquenter l’université sans avoir une vie sportive.

Voici où entre en jeu Carla Nicholls.

Nicholls, maintenant chez Athlétisme Canada, était entraîneuse à l’Université de Regina à l’époque où elle a donné à Cassie des conseils qui allaient changer sa vie.

Même si Hawrysh n’avait pas participé à des compétitions d’athlétisme depuis l’école intermédiaire, Nicholls lui a dit de ne pas s’inquiéter… qu’elle pouvait devenir heptathlonienne, tout comme elle l’avait elle-même déjà été. Son entraînement et ses compétitions aux côtés d’incroyables athlètes telles l’heptathlonienne et la coureuse de haies Jessica Zelinka se sont révélés des expériences éprouvantes. Malgré tout, cinq ans après son début dans le sport, l’athlète prometteuse était maintenant capitaine de l’équipe, ce qui en dit beaucoup sur sa quête du succès!

Toutefois, elle s’est rendu compte qu’elle ne vivait toujours pas la vie dont elle rêvait et donc en 2009, avec l’aide de ses parents, elle est partie avec sa famille pour Calgary.

Grâce à plusieurs de ses connaissances en athlétisme, elle a pu rapidement commencer à s’entraîner aux côtés d’athlètes tels que Jeff Pain et Amy Gough. Il a suffi d’une seule participation à un camp d’entraînement « découverte du skeleton » de trois jours en octobre de la même année pour qu’elle devienne accro à ce sport.

C’est sa mère qui lui a confirmé qu’elle avait finalement trouvé ce qu’elle cherchait quand elle lui a déclaré : « Je n’ai jamais rien senti de pareil pour aucun autre des sports que tu as déjà pratiqués. Celui-ci est parfait pour toi. »

À l’heure actuelle, Cassie Hawrysh ne s’est pas encore qualifiée pour les Jeux olympiques d’hiver à Sotchi, mais elle espère y parvenir bientôt.

Elle se classe actuellement 10e au monde et elle a finalement obtenu son brevet d’athlète, ce qui lui permet de gagner 900 $ par mois. Il s’agira du premier été au cours duquel elle ne sera pas forcée à travailler à temps plein en plus de s’entraîner au skeleton. De plus, elle a maintenant un commanditaire principal : une entreprise de prestations d’assurance-maladie et de retraite de l’Ontario, dont le logo est clairement visible sur ses tenues d’entraînement. L’entreprise fait preuve d’une attitude très encourageante et est heureuse de savoir qu’elle peut faire la différence dans la vie d’un athlète olympique… ce qui est le cas. Les parents de Hawrysh étaient auparavant propriétaires exploitants d’une entreprise de signalisation commerciale et ils ont profité de leurs talents artistiques afin de créer des t-shirts « Équipe Cassie » qu’ils vendent en vue de recueillir des fonds.

Néanmoins, Hawrysh ne parlera jamais d’argent, ou de manque d’argent, comme excuse lorsqu’elle évoque son rêve de rapporter une médaille olympique de Sotchi. Elle a relevé beaucoup trop de défis pour faire demi-tour maintenant. Il n’y a aucun doute que son parcours a changé sa vie.

Mellisa Hollingsworth

Melissa Hollingsworth, Sarah Reid, Cassie HawryshAvec Mellisa Hollingsworth, sa bonne amie et partenaire d’entraînement, elle forme maintenant un duo d’enfer. Au cours de leur entraînement aux côtés de Sarah Reid et d’autres athlètes de skeleton, elles s’efforcent à devenir meilleures, même si elles visent toutes les mêmes trois places réservées au skeleton féminin à Sotchi. Tant Hawrysh que Hollingsworth ont connu un bon nombre de déceptions dans leur vie et elles reconnaissent maintenant qu’elles peuvent relever n’importe quel défi. Hollingsworth, qui s’apprête à entamer sa 19e saison, a été un élément clé du succès de Hawrysh, qui s’est lancée dans l’apprentissage technique, physique et mental d’un sport olympique en si peu de temps.

Perfectionniste

Hawrysh admet être très perfectionniste. Elle croit d’ailleurs que tous les athlètes sont tous un peu (ou très) perfectionnistes. Ce trait de caractère l’a d’ailleurs aidée à faire la transition d’un sport d’équipe à un sport individuel et à surpasser plus rapidement ses attentes personnelles.

Elle s’est très vite familiarisée avec son équipement et elle se sent capable de surmonter les problèmes techniques tout en cherchant toujours à les résoudre le plus rapidement possible. Comme athlète, ce même trait pourrait aussi freiner son cheminement.

Elle espère pouvoir apprendre à réduire ses attentes de temps à autre et à ne pas trop se mettre de pression pour exceller. La patience sera la clé du succès tandis qu’elle s’entraîne dans le but de se tailler une place sur le circuit de la Coupe du monde lors des sélections de l’équipe de Bobsleigh Canada Skeleton en octobre prochain, et par la suite, pour décrocher une place au sein de l’Équipe olympique canadienne, qui sera officiellement dévoilée en décembre.

Suiviez le parcours de Cassie en consultant son blogue (cassiehawrysh.blogspot.ca), tandis qu’elle poursuit son objectif de représenter le Canada à Sotchi 2014 et de ramener avec elle un nouveau record personnel et une médaille dont tous les Canadiens et les Canadiennes pourront jouir.

Suivez : @CassieHawrysh, @BobsleighCanSkeleton 

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